Pendant la seconde guerre mondiale, deux destins que tout oppose, celui de Marie-Laure, jeune aveugle réfugiée chez son oncle à Saint-Malo, et celui de Werner, orphelin recruté par la Wehrmacht pour son génie des transmissions électromagnétiques, finissent par se croiser sous les bombes de la Libération qui pilonnent la cité malouine.
Vaste fresque épique et foisonnante, cette histoire très romanesque centrée sur deux adolescents est un récit d’aventures et d’apprentissage sur fond de guerre. Alternant entre le Paris de l’Occupation qui tente de sauver ses trésors, comme
ceux du Museum d’Histoire Naturelle où travaille le père de Marie-laure, et une Allemagne jetée dans une folie meurtrière et dévastatrice qui n’épargne pas sa population, embrigadée, exploitée et terrorisée, la narration converge vers la cité corsaire de Saint-Malo, dans un décor magique de pierre et de mer bientôt voué à l’enfer du feu et de la destruction lors des bombardements de la Libération.
Dans ce maelström, Marie-Laure et Werner sont deux galets roulés et usés par la tempête, tous deux emportés malgré eux dans une vague qui leur dérobe leur innocence. Les confrontant au pire et à ce qui devrait les dresser l’un contre l’autre, elle finit par les pousser aux choix les plus essentiels, ceux qui préserveront leur humanité, et, à travers elle, l’avenir du monde. Un curieux mélange de poésie et de réalisme imprègne les pages de ce roman aux multiples niveaux de lecture. Derrière la restitution historique pleine d’exactitude et de discernement, où les populations, y compris allemandes, se retrouvent toutes victimes du conflit qu’elles subissent, se dessine une fable symbolique, porteuse d’espoir et de réconciliation, comme celle qui unira les descendants respectifs des familles de Werner et de Marie-Laure.
S’accrochant coûte que coûte aux beautés d’un monde qu’on croirait pourtant devenu fou, l’auteur s’émerveille de curiosités autant naturelles que scientifiques : oiseaux, diamant fabuleux, ingénieuses maquettes de villes pleines de compartiments secrets, magiques transmissions radio… Habité par Jules Verne dont les Vingt mille lieux sous les mers jalonnent le récit, ce roman historique teinté de poésie fabuleuse, où la lumière refuse de céder le pas à l’ombre, m’a aussi parfois évoqué Marina de Carlos Ruiz Zafon. C’est d’ailleurs avec le même étrange envoûtement que l’on parcourt chez l’un la cité de Saint-Malo, et chez l’autre la ville de Barcelone.
Aucun temps mort ne vient rompre le rythme de cet épais roman qui se dévore avec le plus grand plaisir. Entre Histoire, aventure et fable, il emporte le lecteur dans une intrigue originale, pleine d’intelligence et de sensibilité, dont le point d’orgue est sans aucun doute son extraordinaire évocation de la cité malouine et de sa libération en août 1944.
Vaste fresque épique et foisonnante
Pendant la seconde guerre mondiale, deux destins que tout oppose, celui de Marie-Laure, jeune aveugle réfugiée chez son oncle à Saint-Malo, et celui de Werner, orphelin recruté par la Wehrmacht pour son génie des transmissions électromagnétiques, finissent par se croiser sous les bombes de la Libération qui pilonnent la cité malouine.
Vaste fresque épique et foisonnante, cette histoire très romanesque centrée sur deux adolescents est un récit d’aventures et d’apprentissage sur fond de guerre. Alternant entre le Paris de l’Occupation qui tente de sauver ses trésors, comme ceux du Museum d’Histoire Naturelle où travaille le père de Marie-laure, et une Allemagne jetée dans une folie meurtrière et dévastatrice qui n’épargne pas sa population, embrigadée, exploitée et terrorisée, la narration converge vers la cité corsaire de Saint-Malo, dans un décor magique de pierre et de mer bientôt voué à l’enfer du feu et de la destruction lors des bombardements de la Libération.
Dans ce maelström, Marie-Laure et Werner sont deux galets roulés et usés par la tempête, tous deux emportés malgré eux dans une vague qui leur dérobe leur innocence. Les confrontant au pire et à ce qui devrait les dresser l’un contre l’autre, elle finit par les pousser aux choix les plus essentiels, ceux qui préserveront leur humanité, et, à travers elle, l’avenir du monde. Un curieux mélange de poésie et de réalisme imprègne les pages de ce roman aux multiples niveaux de lecture. Derrière la restitution historique pleine d’exactitude et de discernement, où les populations, y compris allemandes, se retrouvent toutes victimes du conflit qu’elles subissent, se dessine une fable symbolique, porteuse d’espoir et de réconciliation, comme celle qui unira les descendants respectifs des familles de Werner et de Marie-Laure.
S’accrochant coûte que coûte aux beautés d’un monde qu’on croirait pourtant devenu fou, l’auteur s’émerveille de curiosités autant naturelles que scientifiques : oiseaux, diamant fabuleux, ingénieuses maquettes de villes pleines de compartiments secrets, magiques transmissions radio… Habité par Jules Verne dont les Vingt mille lieux sous les mers jalonnent le récit, ce roman historique teinté de poésie fabuleuse, où la lumière refuse de céder le pas à l’ombre, m’a aussi parfois évoqué Marina de Carlos Ruiz Zafon. C’est d’ailleurs avec le même étrange envoûtement que l’on parcourt chez l’un la cité de Saint-Malo, et chez l’autre la ville de Barcelone.
Aucun temps mort ne vient rompre le rythme de cet épais roman qui se dévore avec le plus grand plaisir. Entre Histoire, aventure et fable, il emporte le lecteur dans une intrigue originale, pleine d’intelligence et de sensibilité, dont le point d’orgue est sans aucun doute son extraordinaire évocation de la cité malouine et de sa libération en août 1944.