Avant de s'installer "en Libération", Marie Colman avait déjà vécu plusieurs vies : licenciée d'anglais et de russe, journaliste à l'Agence France-Presse, au service des écoutes soviétiques, avant de collaborer au début des années 80 pour le mensuel Actuel et de travailler pour Le Monde sur un projet de magazine. En 1985, après avoir participé au lancement de Radio-Libération, elle entre au service cinéma du quotidien et crée la page Portrait avec Marie Guichoux.
De 1990 a 1996, elle co-anime sur France Inter avec Gérard Lefort l'émission Passées les bornes y'a plus de limites. Après avoir quitté Libération en 1996, elle retrouve Gérard sur Inter pour l'émission quotidienne A toute allure. En 2001, elle rejoint l'hebdomadaire Télérama comme rédactrice en chef. Par la suite, elle fait beaucoup de télé (France 3, Canal +, Itélé), pas mal de radio (Nova, France Inter, France Info) et publie quelques livres, dont des ouvrages de référence sur Jacques Demy ou le couturier Manfred-Thierry Mugler.
Féministe critique, gay friendly de toujours, lectrice insatiable, camarade de travail et de déconne hors pair, Marie Colorant est une femme moderne. Baby-boomer des années 50, Gérard Lefort entame sa vie de journaliste au service Livres de Libération à l'orée des années 1980. Le jeune homme surdiplômé (philo, Sciences Po, etc.) trouve dans le cinéma matière à ébrouer sa plume. Au fil des ans, d'autres terrains de jeux s'offrent à ce journaliste-boîte à idées, " pluri-med' " et " multi-cul' " : télé, mode, photo...
D'autres médias lui ouvrent la porte, notamment France Inter où il fait ses débuts avec Pierre Bouteiller. Producteur de Passées les bornes ya plus de limites de 1991 à 1996, puis de la quotidienne A toute allure quelques années plus tard, il devient rédacteur en chef du service Culture de Libération avant de quitter le journal en 2014. Gérard Lefort n'en a pas pour autant fini avec le journalisme — il collabore régulièrement au magazine Les Inrockuptibles — ni avec l'écriture, puisqu'il a déjà publié trois romans depuis son départ de Libé.
Pour lui, écrire est un besoin vital. Pochep est né peu avant la révolution de Mai 68. Le reste de sa vie est facile à raconter, puisqu'il en a fait le sujet d'une récente bande dessinée : Un homme d'intérieur (éditions Exemplaire). Il y écrit : "Tout petit déjà, je nourrissais une véritable défiance pour l'extérieur, préférant mes refuges de papier". Et pourtant ce n'est qu'à 40 ans, après un passage par l'école des Beaux-Arts de Bourges et le département audiovisuel de la BNF, qu'il fera du dessin son métier.
La publication en 2007 de son premier blog BD, Politburo, le fait remarquer par son sens de l'autodérision et un certain humour décalé, voire très noir. Il publie en 2008 son premier album, Le Génome (éditions Septième Choc). Une dizaine d'autres suivront. En 2020, il crée Bulge (" le paquet ", en VO), revue qui parodie l'imagerie homo-érotique. Au panthéon de Pochep, on trouve Rahan, le badminton, la saucisse de Morteau, Jimin, le jeune chanteur sud-coréen très décoloré, sans oublier sa machine à laver.
