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?Depuis plusieurs années, les réflexions sur le care ont insisté sur les rapports d'interdépendance qui lient les êtres humains. Le sens de la solidarité s'en est trouvé profondément modifié. L'enjeu ne serait plus de s'émanciper abstraitement de toute hétéronomie, mais d'assumer la finitude inhérente à l'existence humaine en cherchant à surmonter la part de soumission, de souffrance ou d'inégalité qui lui est liée.
Une telle approche est-elle destinée à se substituer aux formes de solidarité plus traditionnelles, héritées de décennies d'Etat social ? Devrait-on, plus largement, envisager le passage d'une société du travail à une société du soin ? Tout au contraire. Il s'agit d'articuler deux domaines que les études scientifiques ont eu tendance, jusqu'ici, à examiner de façon séparée. En pratique, ces deux domaines éclairent les deux facettes de l'état de vulnérabilité global qui caractérise l'expérience de nos contemporains : la vulnérabilité sociale, qui se traduit par un affaiblissement des droits et des protections sociales ; la vulnérabilité existentielle, qui ouvre sur un consentement à la finitude.
Comment résister à l'une tout en assumant l'autre ? Peut-on renouveler nos conceptions de la justice sociale en combinant ces différentes perspectives ? Comment, plus largement, contribuer à intensifier les formes de solidarité interpersonnelle et relever les défis structurels du travail dans le capitalisme global ? Telles sont les interrogations auxquelles, en s'intéressant aux migrant-e-s comme aux personnes atteintes de maladie mentale ou aux salarié-e-s des entreprises industrielles, les auteur-e-s de ce livre apportent une série de réponses plurielles, concrètes, argumentées.