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II n'y a pas de ciel neutre. Arrière-plan cadré comme une simple indication de lieu, il excède presque toujours cette fonction, et fait sens par surcroît : ciel chargé, lourd, menaçant, léger ou radieux - le ciel signifie par excès. Mais qu'il devienne sujet de l'image - quand il est peint, photographié ou filmé "pour lui-même" -, c'est alors par défaut qu'il fait sens. Ce qui en est donné à voir est nécessairement très en-deçà de ce qu'il représente : demeure infinie de Dieu pour le ciel théologique ou complexité physique du ciel astronomique.
Les études ici réunies abordent le ciel par la peinture (coupoles religieuses, études de nuages), la photographie (daguerréotypes de la lune), le cinéma ou la vidéo (Akira Kurosawa, Raymonde Carasco, Mark Lewis, Caroline Duchatelet). Croisant les médiums aussi bien que les champs disciplinaires (histoire de l'art, esthétique du cinéma, histoire des sciences), ce volume éclairera d'autant de lueurs l'infinie profondeur du ciel.