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Dans la plupart des civilisations ou des milieux sociaux, l'idée de la liberté qui prévaut est de pouvoir se décharger de la vie matérielle, des tâches de subsistance : sur les esclaves, sur les travailleurs manuels et les femmes, sur les machines... Dans cet essai philosophique remarquable, Aurélien Berlan ravive une conception opposée, subalterne, de la liberté portée par des mouvements populaires d'hier, en Occident, et des mouvements paysans d'aujourd'hui, dans les pays du Sud (en Inde et au Mexique, en premier lieu) : la prise en charge collective et égalitaire des besoins de base, des besognes nécessaires à la vie sur terre.
Contre le rêve de délivrance, le projet d'autonomie , contre le libéralisme, le marxisme et notre société de services néo-domestique, la réappropriation de la part matérielle de nos vies.
Un elixir pour les neurones
Cet ouvrage d'Aurélien Berlan est consacré à rappeler ce que pourrait être la liberté pour le camp de la décroissance et de l’anticapitalisme. La liberté ce n’est pas la délivrance mais c’est l’autonomie.
Son livre est fort logiquement construit en 3 temps :
1- Expliquer la conception libérale de la liberté comme délivrance.
2- Dénoncer cette reprise de la conception libérale par le camp même de l’émancipation.
3- Car si la liberté n’est pas délivrance, c’est qu’elle est autonomie. Parce qu’il n’y a pas de liberté comme délivrance (matérielle) sans domination comme pouvoir (politique) de faire faire.
Je ne vous cache pas que j'ai adoré cette proposition inspirante même si je considère que dans toutes ces propositions d'autosuffisance, d'autoproduction et d'ancrage local il manque cette notion macroscopique de la division du travail . Biorégionalement j'adère à cette proposition proche du communalisme à la Bookchin, macrocospiquement il manque à mon avis une institution de la classe révolutionnaire à la Friot.
En toute état de cause je vous recommande vivement la lecture de cet excellent et stimulant ouvrage.