Toujours en quête de la "belleouvrage" , il a fait partager sapassion aux étudiants de Lille 3et de Valenciennes. Historien engagé, il a grandementparticipé à une intelligencehistorique du capitalisme. -- ISABELLE DUPONT > isabelle. dupont@nordeclair. fr Pour sûr les centaines d'étudiants qui ont usé leurs fonds de culottes sur les bancs des amphis d'histoire de Lille 3 garderont pour toujours en mémoire les cours d'histoire moderne de Gérard Gayot, sa gouaille, son franc parler et son esprit frondeur.
Des cours aux intitulés parfois abscons mais qu'il savait rendre diablement passionnants de sa voix devenue rocailleuse par des années de tabagisme forcené. Car Gérard Gayot, plus qu'un prof, c'était un personnage qui montait sur l'estrade comme sur une scène, "les cours, les recherches, les projets à l'échelle européenne, c'était son oxygène" , témoigne son épouse, Colette. Et la liste de ses publications est longue comme un jour sans pain, de 1970 et l'article "Serviteurs ou partisans, les francs-maçons ardennais à l'époque du consulat et de l'empire" dans La Revue du Nord jusqu'aux actes du colloque européen organisé, fin 2006, par le centre historique minier de Lewarde sur la catastrophe de Courrières, plus de 35 ans de recherches.
Des conférences même pendant les vacances Cet Ardennais de naissance n'aura de cesse de se passionner pour sa région, mais il était aussi attiré par l'histoire sous toutes ses latitudes, avec une prédilection pour l'Allemagne et bien sûr pour la période moderne des 17e-19e siècles. En 1991, il publie son titre-phare chez Gallimard La Franc-maçonnerie française au 18e et 19e siècle. Incorrigible, même en vacances, il n'abandonnait jamais son cartable.
"Nous partions chaque année dans les Cévennes dans un gîte en pleine nature. Et bien, il trouvait le moyen d'aller donner des conférences dans un temple protestant à côté sur les effets de la Révolution française chez les catholiques et protestants" , raconte son épouse. Accro à l'histoire comme il l'était, ce n'est que le 1er octobre dernier qu'il a pris sa retraite, à 67 ans. "Il a voulu aller jusqu'à cet âge-là pour continuer ses projets avec l'Allemagne, la Belgique, la Tchèquie.
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