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Si la guerre est la norme dans les sociétés humaines, elle l'est aussi chez de très nombreuses espèces animales. Il ne s'agit pas de prédation mais bien d'actions agressives ciblées sur un autre groupe ou sur des individus. Oubliez Flipper, voici les dauphins violeurs, les corneilles assassines, les loutres massacreurs de bébés phoques, les batailles ritualisées chez les suricates, l'armée professionnelle des termites, les conflits de succession meurtriers chez les crevettes pistolets.
Quant aux chimpanzés de Jane Goodall, ils ont carrément inventé un modèle de la guerre. Avec de nombreux exemples, l'auteur explore la violence sous toutes ses formes : pour la défense du territoire, la reproduction, la destruction des ennemis, et pour le pouvoir tout simplement. Des guerres civiles éclatent et, comme chez l'Homme, les tyrans peuvent être chassés. Il est aussi question de phénomènes rarement évoqués : les comportements d'exclusion sociale (chez les silures par exemple), de stigmatisation et d'ostracisme.
Il y a des boucs émissaires jusque dans le poulailler ! Les guerres animales font aussi des dégâts collatéraux (notamment sur les plus petits) et ouvrent des cycles de vendettas, mais également de réconciliations. Le livre se termine sur une note d'espoir : tous les conflits ne se règlent pas dans la violence, certains animaux préfèrent la coopération (certaines chauves-souris se font des dons de sang réciproques).
Enfin, il n'y a pas que les bonobos qui se consolent, mais aussi le loup, l'hyène ou encore la chèvre.