C’est lors d’un dîner ennuyeux, c’est dans une cabine de train, pendant une marche à la campagne, on se consacre intensément à l’écoute d’un(e) inconnu(e), touché(e) par la sincérité de sa parole et la liberté qu’il jouit à se dévoiler. Deux heures de la lecture du dernier ouvrage de Gérard Depardieu rapprochent de ces moments de sincérité où on ne voit plus le temps passer et l’on échange sur un peu tout sans craindre d’être jugé(e).
Bien que sa carrière cinématographique et que sa récente notoriété médiatique nous le rendent forcément familier, on découvre
à travers ces quelques notes, le bonhomme, dans le meilleur sens du terme dans ce recueil de pensées, de résistances, de conseils avant tout à lui-même qu’il partage généreusement avec nous. Il ne cherche pas à faire œuvre, ni à être écrivain, il se sait rustique, il s’en vante. Depardieu n’aime pas les intellos. Il n’aime les calculs d’aucune sorte, il leur préfère l’enthousiasme, la spontanéité, la liberté dont il ne cesse de vouloir repousser les limites. Il encense le désir et l’oppose à la mort, il plaide le plaisir de la compagnie de ses si sensibles amis artistes. Il relate des anecdotes avec Barbara, Marcello, Maurice, Marco, François et les autres. Il est touchant quand il parle humblement de sa famille, de la casquette à Dédé, son père, de l’éducation de ses enfants. En bref, il argumente face au réquisitoire de ses échecs, à la normalisation croissante de la société, à la justice idiote, à la mesquinerie intéressée des journalistes et conclut, le sourire aux lèvres, par le seul argument qui tienne debout, « je t’aime ».
On peut parler de philosophie de vie hédoniste. Soyez toujours neuf dit-il, soyez vivant jusqu’au dernier souffle, dont il mesure paisiblement la proximité à 70 ans.
Il en devient éminemment sympathique même si on se doute que cette liberté qu’il assume a pu à la fois servir et coûter à d’autres. Aucun monstre donc dans les placards derrière ce titre provocateur, ni d’ange emmerdant de sublime perfection, mais simplement un homme qui essaie de vivre à sa manière.
Depardieu assume ses contradictions et celles de son époque. Il l’aime comme il peut, comme il est, comme elle est, comme nous faisons tous. Si il était là, on lui soufflerait cette déclaration d’amour à la vie, comme Cyrano à Christian, cet oxymore d’un poème de Beaudelaire qui affectueusement racontait à sa chérie le récit de ses rêves: « — Toutes ces fantasmagories sont presque aussi belles que les yeux de ma belle bien-aimée, la petite folle monstrueuse aux yeux verts. »
S....b... de marchand de nuages
C’est lors d’un dîner ennuyeux, c’est dans une cabine de train, pendant une marche à la campagne, on se consacre intensément à l’écoute d’un(e) inconnu(e), touché(e) par la sincérité de sa parole et la liberté qu’il jouit à se dévoiler. Deux heures de la lecture du dernier ouvrage de Gérard Depardieu rapprochent de ces moments de sincérité où on ne voit plus le temps passer et l’on échange sur un peu tout sans craindre d’être jugé(e).
Bien que sa carrière cinématographique et que sa récente notoriété médiatique nous le rendent forcément familier, on découvre à travers ces quelques notes, le bonhomme, dans le meilleur sens du terme dans ce recueil de pensées, de résistances, de conseils avant tout à lui-même qu’il partage généreusement avec nous. Il ne cherche pas à faire œuvre, ni à être écrivain, il se sait rustique, il s’en vante. Depardieu n’aime pas les intellos. Il n’aime les calculs d’aucune sorte, il leur préfère l’enthousiasme, la spontanéité, la liberté dont il ne cesse de vouloir repousser les limites. Il encense le désir et l’oppose à la mort, il plaide le plaisir de la compagnie de ses si sensibles amis artistes. Il relate des anecdotes avec Barbara, Marcello, Maurice, Marco, François et les autres. Il est touchant quand il parle humblement de sa famille, de la casquette à Dédé, son père, de l’éducation de ses enfants. En bref, il argumente face au réquisitoire de ses échecs, à la normalisation croissante de la société, à la justice idiote, à la mesquinerie intéressée des journalistes et conclut, le sourire aux lèvres, par le seul argument qui tienne debout, « je t’aime ».
On peut parler de philosophie de vie hédoniste. Soyez toujours neuf dit-il, soyez vivant jusqu’au dernier souffle, dont il mesure paisiblement la proximité à 70 ans.
Il en devient éminemment sympathique même si on se doute que cette liberté qu’il assume a pu à la fois servir et coûter à d’autres. Aucun monstre donc dans les placards derrière ce titre provocateur, ni d’ange emmerdant de sublime perfection, mais simplement un homme qui essaie de vivre à sa manière.
Depardieu assume ses contradictions et celles de son époque. Il l’aime comme il peut, comme il est, comme elle est, comme nous faisons tous. Si il était là, on lui soufflerait cette déclaration d’amour à la vie, comme Cyrano à Christian, cet oxymore d’un poème de Beaudelaire qui affectueusement racontait à sa chérie le récit de ses rêves: « — Toutes ces fantasmagories sont presque aussi belles que les yeux de ma belle bien-aimée, la petite folle monstrueuse aux yeux verts. »