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Nagarjuna, penseur Indien du IIe siècle, a nié l'existence autonome des choses et réduit à l'absurde le temps et la causalité. Par sa critique, il a ouvert la voie à une prise de conscience fulgurante de ce qu'est le monde quand on sait le voir " tel quel ". Nagarjuna (v. 150-230) est le fondateur de l'école indo-bouddhique Madhyamaka. Il est l'auteur d'une critique dévastatrice des fausses évidences.
Mais, pour lui, l'arasement systématique de toutes les idées reçues et de toutes les tentatives d'extrapoler à partir d'elles n'était pas qu'un exercice de virtuosité intellectuelle. Cela devait avant tout servir de propédeutique pour une prise de conscience du monde dans la nudité de sa manifestation immédiate. La Vigrahavyavartani (Mettre fin aux controverses) pourrait lui conférer une position particulière dans l'histoire de la philosophie.
Dans ce texte, en effet, Nagarjuna affronte l'objection de contradiction élevée contre son énoncé de la vacuité d'être-propre de tous les étants, développé dans son ouvrage-princeps les Stances du milieu par excellence. Cette objection est pratiquement identique à celle que Platon et Aristote ont adressée aux sophistes, ces penseurs relativistes. Or l'archi-relativiste-sceptique qu'est Nagarjuna a répliqué à l'objection de façon convaincante, puisqu'il a su emporter l'adhésion de tout un courant de pensée.
Ce livre comporte une traduction française abondamment annotée et commentée du texte sanskrit de la Vigrahavyavartani, ainsi qu'une introduction détaillée au texte et à son contexte.