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Avec le roturier devenu médecin Bazarov, héros de Pères et Fils, Tourgueniev crée un personnage négateur et intransigeant, à qui il donne le nom de nihiliste. Mais parce que Bazarov tombe dans le piège de l'amour et se résigne, puis meurt tel un héros romantique, la jeunesse tsariste cria à l'imposture... Quelque trente ans plus tard, Tchekhov décrit à son tour un nihiliste, Misaïl Polozniev. Mais a contrario.
Aristocrate, il nie de bout en bout les privilèges que sa naissance lui octroie, idéalise le travail physique, veut percer à jour le vernis de la politesse et se débarrasser des simulacres de la convention... Sur fond de campagne russe, où cosmos et chaos s'affrontent sans se départager, Misaïl entraîne dans sa rébellion sa soeur Kleopatra sans jamais se résigner un seul instant, ni venir implorer le pardon paternel.
Il est un être libre à tout jamais... Et ouvre une voie nouvelle dans la littérature russe par la découverte de sa vérité qui le mène à sa liberté et à la beauté, qui depuis Dostoïevski "sauvera le monde". La jeunesse tsariste n'eut pas alors à crier à l'imposture. C'est pourquoi ce roman nous interpelle encore aujourd'hui...