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Chefs de projets, médiateurs, agents de développement, chargés de mission… des métiers qui ne sont plus "nouveaux" depuis plusieurs décennies mais qui demeurent bien entourés de "flou" se sont multipliés dans l’action publique. Flou de la prescription avec des injonctions très globales comme le développement économique ou la cohésion sociale, flou des positions dans l’organisation, flou des statuts d’emploi et finalement flou de l’identité et du métier.
Pour comprendre ce phénomène, l’ouvrage part d’un constat empirique fait à partir de nombreuses enquêtes dans les secteurs de l’aménagement et du développement local, de l’environnement et de l’action sociale. Des fonctionnaires vont bien au-delà d'une simple application des réglementations dont ils ont la charge. Ils semblent reconstruire l'action publique à la base en tirant parti de ressources diverses comme s'ils prenaient eux-mêmes en charge les problèmes.
S'il y a "prise en charge" et non "application", c'est que la matière de l’action publique "résiste" et que les finalités publiques ne peuvent être atteintes que par un travail singulier. C’est l’efficacité de l’intervention publique qui se joue alors dans ce travail. L’action publique se trouve alors ordonnée par les "soucis" qui orientent collectivement ces agents publics dans chaque secteur. La bureaucratie ne saurait cependant demeurer en reste et ne cesse de tenter de réinvestir cet espace non contrôlé en multipliant les "dispositifs" qui s’entrecroisent et s’accumulent sans jamais mettre fin à la nécessité de cette prise en charge par un travail.
Il se dessine alors les éléments d’une sociologie de la tension entre la prise en charge autonome par les agents et ces dispositifs.