Les royaumes de Westeros sont régis par une lutte incessante pour le pouvoir dont l'épicentre se trouve à Port-Réal, matérialisé par un Trône de fer qui donne son titre à ce premier opus d'une série qui en comptera (normalement) sept.
Dans ce "jeu des trônes" il y a d'un côté les pions, beaucoup passent leur temps à s'entretuer ou à comploter les uns contre les autres ; et il y a de l'autre les joueurs dont la particularité principale est qu'ils n'agissent que dans l'ombre en utilisant la manipulation, en construisant puis détruisant des alliances, en se servant de leurs "pions"
selon leur influence et leurs capacités, voir leur potentiel à devenir eux-mêmes des joueurs. Ces derniers sont peu nombreux, on arrive difficilement à les dénombrer, à savoir qui ils sont, quant aux pions, ce sont tous les autres.
Chaque chapitre est centré sur un personnage, aucun d'eux ne devient emblématique, un "héros" qui deviendrait le moteur de l'histoire, comme c'est souvent le cas dans la fantasy. C'est pourquoi j'aime cette série, hors l'ambiance médiévale saupoudrée d'un minimum de fantastique, c'est qu'il y a plusieurs protagonistes qui nous donnent un éclairage, un point de vue, sur une intrigue qui les dépasse, en des lieux particuliers, ils participent à une géopolitique très riche et complexe, et que l'on découvre au fil des différents volumes de la série. Les complots y sont machiavéliques et implacables, mais on ne distingue ni "bons" ni "méchants", même si chaque lecteur peut avoir ses préférences pour tel ou tel d'entre eux (moi c'est Jon et Tyrion d'un côté, Arya et Daenerys de l'autre). Bran, Catelyn, Daenerys, Eddard, Jon, Arya, Tyrion et Sansa sont les "éclaireurs" dans ce premier volume qui sert à planter le décor et installer les premiers rouages d'une intrigue aux multiples ramifications. En simplifiant tout débute par un affrontement indirect entre deux Maisons rivales mais proches du pouvoir : les Stark contre les Lannister, cet affrontement larvé n'étant que la résurgence d'une rivalité plus ancienne entre les Maisons Baratheon et Targaryen.
Le monde ainsi créé est sombre et violent, l’ambiance médiévale, les différentes cultures et religions s’enrichissent d’un volume à l’autre. Martin est un conteur habile, il entraîne son lecteur sans jamais le presser, mais en créant malgré tout des moments de tension intenable, on a du mal à lâcher le bouquin, tout simplement. Martin ne ménage jamais son lecteur, quand la violence se déchaîne, c’est très réaliste, implacable et douloureux, il ne sombre jamais dans les bons sentiments, un personnage attachant peut commettre un acte répréhensible, une ignoble ordure devenir « noble » par un acte gratuit, et les deux peuvent passer ad patres d’un paragraphe l’autre, nous laissant chaos. L’intrigue n’est jamais artificiellement gonflée, j’y retrouve la générosité dans l’écriture, l’aventure sans cesse renouvelée d’un Dumas, et j’en redemande !
A Song of Ice and Fire. Livre Un : A Game of Thrones.
Les royaumes de Westeros sont régis par une lutte incessante pour le pouvoir dont l'épicentre se trouve à Port-Réal, matérialisé par un Trône de fer qui donne son titre à ce premier opus d'une série qui en comptera (normalement) sept.
Dans ce "jeu des trônes" il y a d'un côté les pions, beaucoup passent leur temps à s'entretuer ou à comploter les uns contre les autres ; et il y a de l'autre les joueurs dont la particularité principale est qu'ils n'agissent que dans l'ombre en utilisant la manipulation, en construisant puis détruisant des alliances, en se servant de leurs "pions" selon leur influence et leurs capacités, voir leur potentiel à devenir eux-mêmes des joueurs. Ces derniers sont peu nombreux, on arrive difficilement à les dénombrer, à savoir qui ils sont, quant aux pions, ce sont tous les autres.
Chaque chapitre est centré sur un personnage, aucun d'eux ne devient emblématique, un "héros" qui deviendrait le moteur de l'histoire, comme c'est souvent le cas dans la fantasy. C'est pourquoi j'aime cette série, hors l'ambiance médiévale saupoudrée d'un minimum de fantastique, c'est qu'il y a plusieurs protagonistes qui nous donnent un éclairage, un point de vue, sur une intrigue qui les dépasse, en des lieux particuliers, ils participent à une géopolitique très riche et complexe, et que l'on découvre au fil des différents volumes de la série. Les complots y sont machiavéliques et implacables, mais on ne distingue ni "bons" ni "méchants", même si chaque lecteur peut avoir ses préférences pour tel ou tel d'entre eux (moi c'est Jon et Tyrion d'un côté, Arya et Daenerys de l'autre). Bran, Catelyn, Daenerys, Eddard, Jon, Arya, Tyrion et Sansa sont les "éclaireurs" dans ce premier volume qui sert à planter le décor et installer les premiers rouages d'une intrigue aux multiples ramifications. En simplifiant tout débute par un affrontement indirect entre deux Maisons rivales mais proches du pouvoir : les Stark contre les Lannister, cet affrontement larvé n'étant que la résurgence d'une rivalité plus ancienne entre les Maisons Baratheon et Targaryen.
Le monde ainsi créé est sombre et violent, l’ambiance médiévale, les différentes cultures et religions s’enrichissent d’un volume à l’autre. Martin est un conteur habile, il entraîne son lecteur sans jamais le presser, mais en créant malgré tout des moments de tension intenable, on a du mal à lâcher le bouquin, tout simplement. Martin ne ménage jamais son lecteur, quand la violence se déchaîne, c’est très réaliste, implacable et douloureux, il ne sombre jamais dans les bons sentiments, un personnage attachant peut commettre un acte répréhensible, une ignoble ordure devenir « noble » par un acte gratuit, et les deux peuvent passer ad patres d’un paragraphe l’autre, nous laissant chaos. L’intrigue n’est jamais artificiellement gonflée, j’y retrouve la générosité dans l’écriture, l’aventure sans cesse renouvelée d’un Dumas, et j’en redemande !