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Le S?tra des contemplations de Vie-Infinie a joué un rôle déterminant dans l'histoire de la Terre pure, cette tradition qui occupe jusqu'à nos jours une place majeure dans le bouddhisme de l'Extrême-Orient. Typique de l'idéal du Grand Véhicule, ce texte fournit une méthode complexe pour visualiser le Buddha Amida et son royaume en cette vie-ci, ainsi qu'une pratique plus accessible : la récitation du nom de ce buddha (nembutsu) pour aller naître auprès de lui dès la vie prochaine.Inconnu des sources indiennes mais traduit en chinois au début du Ve siècle de notre ère, ce s?tra est depuis une cinquantaine d'annés l'objet d'un débat sur son origine véritable.
Cependant, il occupe une position clef entre les traductions chinoises archaïques du Grand S?tra de l'agencement de la Sukh?vat? (IIIe s.) et la floraison de l'école de la Terre pure à l'ère des Tang (VIIe s.). En outre, le S?tra des contemplations se distingue comme l'une des sources importantes de l'art bouddhique sino-japonais, depuis l'Asie centrale jusqu'au Japon médiéval. Ses représentations sur les grandes fresques et bannières peintes des VIIIe et IXe siècles, découvertes dans les grottes de Dunhuang, témoignent d'un long développement iconographique, dont les étapes antérieures peuvent être retracées par l'archéologie.
Le double intérêt philologique et iconographique de ce texte en fait donc un jalon déterminant dans l'enquête tentant de cerner le processus de l'acclimatation en sol chinois de cette tradition venue de l'Inde via la Route de la soie.Pour la première fois, la présente étude traite de ces deux dimensions conjointement, en fournissant une introduction détaillée et une traduction commentée du texte, doublée d'une analyse fouillée de son évolution artistique en Chine jusqu'à sa représentation classique au Japon, le " Mandala de Taima ".
Jérôme Ducor est privat-docent à la section des langues et civilisations orientales de l'université de Lausanne et conservateur du département Asie au Musée d'ethnographie de Genève.Helen Loveday est chargée de cours en art asiatique à l'université de Genève et conservatrice à la Fondation Baur (Musée des Arts d'Extrême-Orient, Genève).