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En dépit du caractère souvent fragmentaire des occurrences relevées chez les auteurs de l'Antiquité pour éclairer la monographie laissée par Pline l'Ancien, il est possible de cerner la place que le sel occupait alors dans la vie quotidienne. Cette place se mesure en particulier par la disponibilité géographique et technologique de cette ressource. Rares sont les régions du monde connu où le sel n'est pas accessible.
Salins littoraux ou continentaux, mines de sel gemme, salines ignigènes s'y répartissent pour une production de proximité. Dans l'antiquité, les utilisations du sel sont déjà nombreuses. Les unes, pour l'alimentation animale et les produits dérivés de l'élevage (cuirs et peaux, fromages) sont antérieures à l'Antiquité. D'autres, jusque-là marginales, se développent à cette époque. Parallèlement aux applications domestiques (de l'usage de la salière aux préparations culinaires et conserves les plus diverses), l'essor des salaisons (poisson et viande) accompagne la croissance démographique et le développement des réseaux commerciaux terrestres et maritimes.
Méconnu, mais loin d'être négligeable, le sel entre également dans la momification des corps, la fabrication de remèdes, de collyres, de fards, de teintures (pourpre), dans le traitement des minerais nonferreux, l'adoucissement de l'eau, la bonification du vin... Le sel est un don des dieux. La naissance d'Aphrodite explique pourquoi. Petit grain qui donne à la vie davantage de saveur, reflet de l'ingéniosité humaine, le sel témoigne d'un certain degré de culture au point de donner son piquant à ce qui relève de l'esprit et de la beauté.