","offers":{"@type":"Offer","priceCurrency":"EUR","price":9.5,"url":"/livres/le-pavillon-d-or-9782070366491.html","availability":"https://schema.org/InStock"},"datePublished":"2011-02-15","isbn":"978-2-07-036649-1","publisher":{"@type":"Organization","name":"Gallimard"},"author":{"@type":"Person","name":"Yukio Mishima","url":"/auteur/151040/yukio+mishima"},"aggregateRating":{"@type":"AggregateRating","ratingValue":"3.4","ratingCount":"2"},"review":[{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":"Sandrine - 5"},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"5"},"reviewBody":"En 1950,à Kyoto, un jeune novice met le feu au Pavilllon d'or, le temple le plus célèbre de la ville. C'est de ce drame, qui a bouleversé le Japon, qu'est parti Yukio MISHIMA pour raconter l'histoire romancée de Mizogushi, le jeune moine incendiaire. Mais au-delà du fait divers, l'écrivain relate le parcours psychologique d'un garçon torturé, complexé par sa laideur et son bégaiement, obsédé par la Beauté dont le Pavillon d'or est, à ses yeux, la forme la plus pure. De son enfance pauvre dans un Japon dévasté et humilié par la deuxième guerre mondiale, aux côtés d'une mère adultère et d'un père bonze qui lui a transmis son amour immodéré pour le temple sacré, à son arrivée au Pavillon pour y être novice, recueilli par le prieur à la mort de son père, on découvre un jeune homme qui peu à peu sombre dans la folie, jusqu'à commettre l'irréparable.\r\n\r\nLes mots sont trop faibles pour parler de toute la beauté et la poésie de ce texte magistral. Yukio MISHIMA, sans juger, sans prendre parti, décrit le parcours initiatique d'un jeune homme qui fut son contemporain. Laid et bègue, Mizogushi aurait pu composer avec ses handicaps, s'épanouir dans l'ombre de l'objet de son amour et pourquoi pas un jour devenir le prieur de ce lieu sacré. Son amitié avec le lumineux Tsurukawa, novice comme lui, l'encourage dans ce sens. Mais c'est le sombre Kashiwagi, élève dans le même lycée que lui, qui va dévoiler sa noirceur et sa perversité. Poussé par ce mauvais génie, Mizogushi s'éloigne du prieur et s'enlise dans la dépravation. Symbole du Beau, donc de ce qu'il n'est pas et se sera jamais, le Pavillon d'or devient l'objet d'un amour/haine jusqu'à ce que ses réflexions le conduisent à l'idée selon laquelle c'est ce Beau absolu qu l'empêche de vivre. A-t-il déjà été plus laid, physiquement et dans son coeur, ailleurs que près de ce temple prodigieux? Non, et c'est pourquoi il lui faudra le détruire pour enfin pouvoir s'intégrer à la vie, dans un monde débarrassé de ce rappel constant de la beauté.\r\nUn roman au ton juste qui appelle maintes réflexions sur le le beau, le bien, le mal et la folie. A lire évidemment, pour la fine analyse psychologique de l'incendiaire et les très sensuelles descriptions de ce lieu hors du commun posé dans un superbe écrin naturel."},{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":"Alex-Mot-à-Mots"},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"4"},"reviewBody":"Voici un grand texte classique de la llittérature mondiale, excusé du peu.\r\n\r\nOutre le fait que l'on découvre la psychologie du personnage, l'auteur nous livre sa vision de la Beauté, réflexion qui hante tout le roman.\r\n\r\nLe personnage principal m'a fait pensé aux frères Karamazov. Jeune étudiant dont le père est mort et dont la mère est coupable, à ses yeux, d'infamie, il se retrouve seul dans la vie.\r\n\r\nSi son premier ami est bienveillant, le second, en revanche, est prompt à la débauche et entraîne notre héros sur cette mauvaise pente. Même le regard amical de son supérieur dans le Temple ne réussira pas à le faire changer de projet.\r\n\r\nN'oublions pas que l'écriture de Mishima est pleine de poésie, décrivant un paysage japonais ou plantes et animaux se répondent.\r\n\r\nL'image que je retiendrai :\r\n\r\nCelle de notre héros découvrant pour la première fois le Pavillon d'Or, image qui reviendra sans cesse, comme une obsession."}]}
Sans rien changer à sa pose parfaitement protocolaire, la femme, tout à coup, ouvrit le col de son kimono. Mon oreille percevait presque le crissement de la soie frottée par l'envers raide de la ceinture. Deux seins de neige apparurent. Je retins mon souffle. Elle prit dans ses mains l'une des blanches et opulentes mamelles et je crus voir qu'elle se mettait à la pétrir. L'officier, toujours agenouillé devant sa compagne, tendit la tasse d'un noir profond.
Sans prétendre, l'avoir, à la lettre, vu, j'eus du moins la sensation nette, comme si cela se fût déroulé sous mes yeux, du lait blanc et tiède giclant dans le thé dont l'écume verdâtre emplissait la tasse sombre -s'y apaisant bientôt en ne laissant plus traîner à la surface que de petites tâches-, de la face tranquille du breuvage troublé par la mousse laiteuse.
Sans rien changer à sa pose parfaitement protocolaire, la femme, tout à coup, ouvrit le col de son kimono. Mon oreille percevait presque le crissement de la soie frottée par l'envers raide de la ceinture. Deux seins de neige apparurent. Je retins mon souffle. Elle prit dans ses mains l'une des blanches et opulentes mamelles et je crus voir qu'elle se mettait à la pétrir. L'officier, toujours agenouillé devant sa compagne, tendit la tasse d'un noir profond.
Sans prétendre, l'avoir, à la lettre, vu, j'eus du moins la sensation nette, comme si cela se fût déroulé sous mes yeux, du lait blanc et tiède giclant dans le thé dont l'écume verdâtre emplissait la tasse sombre -s'y apaisant bientôt en ne laissant plus traîner à la surface que de petites tâches-, de la face tranquille du breuvage troublé par la mousse laiteuse.
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En 1950,à Kyoto, un jeune novice met le feu au Pavilllon d'or, le temple le plus célèbre de la ville. C'est de ce drame, qui a bouleversé le Japon, qu'est parti Yukio MISHIMA pour raconter l'histoire romancée de Mizogushi, le jeune moine incendiaire. Mais au-delà du fait divers, l'écrivain relate le parcours psychologique d'un garçon torturé, complexé par sa laideur et son bégaiement, obsédé par la Beauté dont le Pavillon d'or est, à ses yeux, la forme la plus pure. De son enfance pauvre dans un Japon dévasté et humilié par la deuxième guerre mondiale, aux côtés d'une mère adultère et d'un père bonze qui lui a transmis son amour immodéré pour le temple sacré, à son arrivée au Pavillon pour y être novice, recueilli par le prieur à la mort de son père, on découvre un jeune homme qui peu à peu sombre dans la folie, jusqu'à commettre l'irréparable.
Les mots sont trop faibles pour parler de toute la beauté et la poésie de ce texte magistral. Yukio MISHIMA, sans juger, sans prendre parti, décrit le parcours initiatique d'un jeune homme qui fut son contemporain. Laid et bègue, Mizogushi aurait pu composer avec ses handicaps, s'épanouir dans l'ombre de l'objet de son amour et pourquoi pas un jour devenir le prieur de ce lieu sacré. Son amitié avec le lumineux Tsurukawa, novice comme lui, l'encourage dans ce sens. Mais c'est le sombre Kashiwagi, élève dans le même lycée que lui, qui va dévoiler sa noirceur et sa perversité. Poussé par ce mauvais génie, Mizogushi s'éloigne du prieur et s'enlise dans la dépravation. Symbole du Beau, donc de ce qu'il n'est pas et se sera jamais, le Pavillon d'or devient l'objet d'un amour/haine jusqu'à ce que ses réflexions le conduisent à l'idée selon laquelle c'est ce Beau absolu qu l'empêche de vivre. A-t-il déjà été plus laid, physiquement et dans son coeur, ailleurs que près de ce temple prodigieux? Non, et c'est pourquoi il lui faudra le détruire pour enfin pouvoir s'intégrer à la vie, dans un monde débarrassé de ce rappel constant de la beauté.
Un roman au ton juste qui appelle maintes réflexions sur le le beau, le bien, le mal et la folie. A lire évidemment, pour la fine analyse psychologique de l'incendiaire et les très sensuelles descriptions de ce lieu hors du commun posé dans un superbe écrin naturel.
En 1950,à Kyoto, un jeune novice met le feu au Pavilllon d'or, le temple le plus célèbre de la ville. C'est de ce drame, qui a bouleversé le Japon, qu'est parti Yukio MISHIMA pour raconter l'histoire romancée de Mizogushi, le jeune moine incendiaire. Mais au-delà du fait divers, l'écrivain relate le parcours psychologique d'un garçon torturé, complexé par sa laideur et son bégaiement, obsédé par la Beauté dont le Pavillon d'or est, à ses yeux, la forme la plus pure. De son enfance pauvre dans un Japon dévasté et humilié par la deuxième guerre mondiale, aux côtés d'une mère adultère et d'un père bonze qui lui a transmis son amour immodéré pour le temple sacré, à son arrivée au Pavillon pour y être novice, recueilli par le prieur à la mort de son père, on découvre un jeune homme qui peu à peu sombre dans la folie, jusqu'à commettre l'irréparable.
Les mots sont trop faibles pour parler de toute la beauté et la poésie de ce texte magistral. Yukio MISHIMA, sans juger, sans prendre parti, décrit le parcours initiatique d'un jeune homme qui fut son contemporain. Laid et bègue, Mizogushi aurait pu composer avec ses handicaps, s'épanouir dans l'ombre de l'objet de son amour et pourquoi pas un jour devenir le prieur de ce lieu sacré. Son amitié avec le lumineux Tsurukawa, novice comme lui, l'encourage dans ce sens. Mais c'est le sombre Kashiwagi, élève dans le même lycée que lui, qui va dévoiler sa noirceur et sa perversité. Poussé par ce mauvais génie, Mizogushi s'éloigne du prieur et s'enlise dans la dépravation. Symbole du Beau, donc de ce qu'il n'est pas et se sera jamais, le Pavillon d'or devient l'objet d'un amour/haine jusqu'à ce que ses réflexions le conduisent à l'idée selon laquelle c'est ce Beau absolu qu l'empêche de vivre. A-t-il déjà été plus laid, physiquement et dans son coeur, ailleurs que près de ce temple prodigieux? Non, et c'est pourquoi il lui faudra le détruire pour enfin pouvoir s'intégrer à la vie, dans un monde débarrassé de ce rappel constant de la beauté.
Un roman au ton juste qui appelle maintes réflexions sur le le beau, le bien, le mal et la folie. A lire évidemment, pour la fine analyse psychologique de l'incendiaire et les très sensuelles descriptions de ce lieu hors du commun posé dans un superbe écrin naturel.
Voici un grand texte classique de la llittérature mondiale, excusé du peu.
Outre le fait que l'on découvre la psychologie du personnage, l'auteur nous livre sa vision de la Beauté, réflexion qui hante tout le roman.
Le personnage principal m'a fait pensé aux frères Karamazov. Jeune étudiant dont le père est mort et dont la mère est coupable, à ses yeux, d'infamie, il se retrouve seul dans la vie.
Si son premier ami est bienveillant, le second, en revanche, est prompt à la débauche et entraîne notre héros sur cette mauvaise pente. Même le regard amical de son supérieur dans le Temple ne réussira pas à le faire changer de projet.
N'oublions pas que l'écriture de Mishima est pleine de poésie, décrivant un paysage japonais ou plantes et animaux se répondent.
L'image que je retiendrai :
Celle de notre héros découvrant pour la première fois le Pavillon d'Or, image qui reviendra sans cesse, comme une obsession.
Voici un grand texte classique de la llittérature mondiale, excusé du peu.
Outre le fait que l'on découvre la psychologie du personnage, l'auteur nous livre sa vision de la Beauté, réflexion qui hante tout le roman.
Le personnage principal m'a fait pensé aux frères Karamazov. Jeune étudiant dont le père est mort et dont la mère est coupable, à ses yeux, d'infamie, il se retrouve seul dans la vie.
Si son premier ami est bienveillant, le second, en revanche, est prompt à la débauche et entraîne notre héros sur cette mauvaise pente. Même le regard amical de son supérieur dans le Temple ne réussira pas à le faire changer de projet.
N'oublions pas que l'écriture de Mishima est pleine de poésie, décrivant un paysage japonais ou plantes et animaux se répondent.
L'image que je retiendrai :
Celle de notre héros découvrant pour la première fois le Pavillon d'Or, image qui reviendra sans cesse, comme une obsession.