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Les parfums sont toute la vie de Sylvain Bragonard. Il a le don de cerner n'importe quelle personnalité grâce à de simples senteurs. Tout le monde y passe, même les morts dont il s'occupe dans son métier d'embaumeur. Cette manière insolite de dresser des portraits stupéfie Alice, une jeune thésarde qui s'intéresse à son étrange profession. Pour elle, Sylvain lui-même est une véritable énigme : bourru, taiseux, il semble plus à l'aise avec les morts qu'avec les vivants.
Elle sent qu'il cache quelque chose. Doucement, elle va l'apprivoiser, partager avec lui sa passion pour la musique, et comprendre ce qu'il dissimule depuis quinze ans. Il y a comme une odeur du Parfum de Patrick Süskind, mais avec en plus la petite musique personnelle de ce texte, qui parle d'amour, de désir empêché et de senteurs qui font chavirer une vie.
Le parfum des cendres
Moi j'trouve qu'elle a le sang qui bout, la langue de Marie Mangez, comme son héroïne Alice, jeune thésarde qui part dans l'étude des thanatopracteurs, et même celui de Sylvain Bragonard il bout, un type qui embaume la mort des autres et pue la sienne, qui s'tape cul-sec des verres de vinaigre pour pas boire d'alcool parce que ça ferait remonter de vieux mauvais souvenirs. Même qu'Alice avec son tempérament de feu follet elle va le dérider un peu, lui redonner de saveur à la vie.
Le parfum des cendres c'est une sorte de roman d'amour, la belle et la bête au funérarium, ou plutôt un roman de retrouvailles avec soi, avec le soi perdu, celui qu'on a laissé sur le bas-côté il y a trop longtemps déjà.
Oui, la langue de Marie Mangez, elle bout, elle est un objet volatile qui se frotte à la gravité de la vie en y fouettant ses ailes un peu de feu un peu de glace. Tout ça fait que ça amuse, que ça fait un peu mal au cœur, que ça tranche dans la veine de nos propres souvenirs, ceux-la universels, ceux de tout le monde, l'amour, le deuil, les sens. C'est joli, c'est doux-amer, acidulé et tout le tralala.
Une ode à la vie, par le chemin des morts.