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"Le devoir de maintenir le livre s'impose dans l'intégrité" paraît dans des circonstances tragiques. La dissipation des croyances naïves au "ballon monstre du progrès indéfini" (Baudelaire) ; la compétition sans contrepartie pour l'accumulation de la richesse matérielle dans le monde subséquent ; l'émiettement des relations virtualisées ; le vertige de la dissolution potentielle des anciennes identités, la possibilité de la manipulation mondialisée de la terreur ont laissé du champ aux régressions les plus effarantes.
Une fois de plus, le tyran se découvre lui-même tyrannisé. La haine de soi déguisée en haine d'autrui signe la douleur de l'absence à soi des possédés de l'auto-anéantissement mystique. Il y a une dignité, une légitimité, une nécessité à l'affirmation de l'indépendance de l'esprit, fondant lui-même les oeuvres qui valent d'être regardées par lui comme des objets pour lui. Aujourd'hui non moins que toujours, la poésie, la pensée et les arts ont en propre la responsabilité de prendre en charge ces fins.
Encore.