En cours de chargement...
Ce livre est la première partie d’un triptyque dont chaque élément se suffit à lui-même et est d’une
lecture autonome. L’auteur est conscient du pari qu’il représente : proposer un mythe, une légende
pour notre présent en quête de repères impossibles. Légende d’un monde qui pèse du poids presque
insoutenable de son passé, de ses guerres, de ses crimes innombrables. C’est ce passé, justement, qui
est l’objet de la légende : lentement, dans le décor qui se plante ici, se met en place l’élément central
du mythe : la terre, elle-même, va vomir le passé qui s’est déposé, couche après couche, dans ses
entrailles ; passé qui fut, génération après génération, à chaque fois, un sens, une réponse donnée au
questionnement perpétuel de « l’être au monde ».
Notre passé : notre plus grande épouvante.
Cette réponse, ce que les philosophes appellent une idéologie, est dictée, dit la légende, depuis mille
ans, depuis un petit village suisse, Schöneberg ! C’est là qu’un personnage redoutable, le Dicteur,
savamment sélectionné, dicte aux hommes le sens qu’ils doivent donner à leur vie. Car son plan,
millénaire, et cette Histoire qui en découle ne sont hantés que par un seul et fondamental impératif :
conjurer, coûte que coûte, la mémoire insupportable de Harr von den Rose, et de son fils Elias, qui ont
vécu, connu, réalisé ce qui terrifie l’ordre des dicteurs : une vie lumineuse ; une vie d’intelligence, sans
limite.