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Poésie/Gallimard se devait d'inscrire à son catalogue l'oeuvre majeure de Dante, mais en faisant de cette entrée un événement éditorial marquant. D'où la volonté d'offrir une version bilingue intégrale en un seul volume de l'Enfer, du Purgatoire et du Paradis, et cela sous le seul intitulé attesté du temps de son auteur : La Comédie. «Ici commence la Comédie de Dante Alighieri, florentin de nation, non de mours», proclamait en effet l'épître au seigneur Cangrande della Scala, épître qui ajoutait, précisant l'esprit initial de l'immense projet : «Quant au langage, il est familier et de style humble, puisqu'il calque les manières de communiquer en vulgaire qu'ont les femmes du peuple entre elles».
Non seulement le poète voulait être entendu de tous, mais il désirait composer «presque un chant villageois, traitant d'arguments simples». Ce n'est que peu à peu, montant vers le Paradis, que Dante s'affranchira de cette option volontairement populaire, et de la discipline formelle qu'elle impliquait, pour se rapprocher du «poème sacré». La traduction de Jean-Charles Vegliante suit superbement ces variations de tons et de perspectives tout au long du parcours ascensionnel qui d'Enfer en Paradis n'oublie ni les hommes ni la terre, et ne laisse jamais les âmes en mal d'incarnation.