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La Candelária, Gaza et autres banalités est le livre d’un peintre qui dialogue avec l’écriture, la sienne, moins expérimentée que ses toiles, et surtout celle des autres – Jean-Paul Sartre, Antonin Artaud, Alain Borer – qui scande et renforce sa volonté de dénoncer les massacres d’Etat et les violences faites aux corps qui n’ont cessé de le hanter. La première partie présente, en le ponctuantde textes rencontrés tout au long de sa réalisation, le travail pictural sur le massacre de la Candelária : une série d’huiles et de dessins qu’un événement – le massacre – a déclenchés.
Pendant la nuit du 23 juillet 1993, un commando d’hommes armés, dont plusieurs membres de la police, a tiré sur un groupe d’environ soixante-dix enfants qui dormaient dans la rue, à côté de l’église de la Candelária, à Rio de Janeiro. Après l’intervention israélienne, en 2010 à Gaza, Maurice Matieu fait retour sur un dessin sur Arches d’après le tableau du Tintoret Le Massacre des innocents, réalisé après les assassinats dans le camp de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila, à Beyrouth en 1982 ; ainsi s’est élargi le projet.
Dans la deuxième partie, intitulée “Facies Book”, c’est le texte d’Antonin Artaud, Chiote à l’esprit, écrit en 1947, tout à la fin de sa vie, qui tire les illustrations. La violence de la dénonciation de tous les -ismes et de la destruction constante du corps est telle qu’on a peine à le tenir en mémoire. Ce texte, Maurice Matieu l’a porté pendant plus de quarante ans, avant de trouver la force et les moyens de lui donner son miroir dessiné.