« — Ravaillac, François Ravaillac. Un illuminé qui aurait agi seul, sur un coup de folie. »
C'est ce que l'opinion pense à propos de l'assassinat de Henri IV. Mais sa disparition intervient à point nommé. Louis XIII, trop jeune pour régner, est sous la coupe de la Ligue Catholique proche de Marie de Médicis de Concini et de la Galigaï.
Il y a des raisons objectives de s'inquiéter. Les protestants de France redoutent une alliance entre la France et l'Espagne, la Saint-Barthélemy est présente dans tous les esprits. de son côté, l'Angleterre partage les mêmes inquiétudes et
craint de se retrouver isolée en Europe.
La trame de l'histoire se fonde sur le célèbre adage « à qui profite le crime ? »
Ce polar historique nous projette dans l'Histoire avec un grand H, mais aussi dans le Paris quotidien de 1611.
Mattheus Kassov, le praguois est lieutenant de police dans la Garde Royale à Londres, au service de sa majesté, il doit retrouver Margaret Dorchester une espionne (on dit une « mouche ») du roi. Elle a disparue dans Paris alors qu'elle devait élucider les circonstances de la mort d'Henri IV.
Mattheus Kassov, même sous le pseudonyme du commis drapier Matthieu Quassoy est un redoutable enquêteur capable de déjouer tous les pièges et de jouer de l'épée des poings et du pistolet avec une adresse et une précision redoutable. Cet homme a aussi de la méthode. Il consigne dans son journal d'enquête tout ce qu'il observe, tout ce qu'il pense, même ce qui à première vue n'a aucun rapport avec l'enquête. Il a « constaté qu'il y avait dans la chose écrite une matière solide à quoi la mémoire peut s'arrimer »
Un merveilleux roman qui se lit avec grand plaisir. A découvrir.
Un clin d'oeil de l'auteur à la BD Les 7 vies de l'épervier de Juillard et Cothias, dans laquelle on voit le jeune roi Louis XIII s'exercer à l'art de la Fauconnerie en compagnie du Duc de Luynes. Scène très proche décrite dans le roman de Etienne Bourcy.
Un assassinat historique
Ce livre appartient à la collection Grands Détectives, une collection que j’aime beaucoup pour son aspect historique et l’importance de l’enquête (élément important pour la fan d’Agatha Christie que je suis). Il s’agit du troisième livre à 4 mains écrit par ces 2 auteurs. J’avais déjà lu le n°1, Le songe de l’astronome en septembre 2016.
Nous sommes dans le Paris du début du XVIIe siècle, peu de temps après le meurtre du roi de France, Henri IV. Son assassin, Ravaillac, meurt peu de temps après : emportant ainsi ses secrets dont ceux sur la mort du roi.
En Angleterre (lieu secondaire de l’intrigue), nous retrouvons le lieutenant de la garde Matheus Kassov qui rempile pour une autre affaire sous la plume des 2 auteurs. Il est convoqué par le roi d’Angleterre car une des espionnes de la couronne a disparue pendant une mission importante en France. Matheus la connaît d’ailleurs très bien car il s’agit de Lady Dorchester, femme déloyale et diabolique, libérée de prison depuis l’affaire du 1e tome (Le Songe de l’astronome) dans lequel Matheus l’avait rencontrée mais qui a subi des mésaventures en France.
L’araignée, un personnage mystérieux, sème la mort et empêche Matheus et son oncle de retrouver Lady Dorchester ainsi que les secrets découverts par elle à propos de complots au Louvre contre le roi.
Le Prologue met en place l’intrigue puis nous suivons les péripéties de Matheus qui apprend sa mission, part pour la France et mène l’enquête. On observe ainsi les techniques d’avant-garde pour l’époque utilisées par Matheus.
Le mélange de personnages inventés et historiques (en rapport avec la mort d’Henri IV : grand événement de l’époque) nous montre bien l’aspect documenté du roman ayant une toile de fond réelle bien qu’étant une fiction (il s’agit d’une fiction inspirée du réelle : pas d’un documentaire).
L’intrigue est pleine d’action et de rebondissements : empêchant ainsi que le lecteur d’ennuie ou abandonne sa lecture.