Avril 2020. Le monde entier est confiné. Les rues sont vides, la nature reprend ses droits et les humains affrontent une situation inédite. Pour certaines personnes, malgré la peur, c’est l’occasion de se poser et de se reconnecter aux valeurs essentielles. Pour d’autres, c’est une aggravation des douleurs habituelles. Enfin, il y a les héros du quotidien.
Huit battements d’ailes se déroule pendant la journée du 24 avril 2020. Nous partageons 24 heures de huit personnages féminins. Elles sont en première ligne, elles sont enfermées et subissent la violence, elles se libèrent,
elles s’ouvrent aux autres, elles refusent de tout perdre, elles craquent, elles tiennent bon, elles aiment et elles espèrent. De la France à la Chine, en passant par les États-Unis, l’Allemagne, l’Inde, l’Espagne, etc., tout semble les séparer. Pourtant, elles sont liées et le fil, ténu au départ, s’épaissit. Un battement d’ailes (un battement d’elles) œuvre pour les autres. L’effet papillon a, rarement, eu une illustration aussi poétique et aussi altruiste.
A l’exception d’une, les protagonistes féminins m’ont touchée. Avec le recul, j’ai, aussi, éprouvé de la compassion pour celle qui m’a révoltée, j’ai compris que ses actes étaient aussi guidés par le carcan de la société. Pour les autres, mon attachement a été immédiat. J’ai été très émue par celles qui subissent et par celles qui sauvent. Nous passons de l’une à l’autre, puis des groupes se forment, au fur et à mesure que les connexions entre elles s’établissent, pour ne former qu’une bulle, à la fin.
Une orpheline en Inde, une chanteuse célèbre en Angleterre, une infirmière en Espagne, des prisonnières en Europe et en Chine, la porte-parole de la Maison-Blanche, une grand-mère italienne, etc., leurs destinées semblent différentes, mais leurs messages sont universels. Toutes les violences détruisent. Chaque main tendue en entraîne une autre, chaque geste compte, quand il s’agit d’aider ou d’aimer. Laura Trompette montre que les combats pour la cause animale, contre les violences faites aux femmes et les souffrances des enfants, etc. se gagnent avec les petits gestes et avec les grandes actions, avec les héros du quotidien et avec les organisations. La solidarité se démontre tous les jours, que ce soit dans notre univers familial, au coin de notre rue ou à l’autre bout du monde. Une parole, une écoute, un partage, une présence, un dévouement professionnel, des actions humanitaires : chaque battement d’ailes est essentiel, qu’il soit timide ou grandiose.
J’ai été bouleversée par les destins de certaines de ces « femmes », j’ai pleuré. J’ai été éblouie par l’humanité qui se dégage d’elles. Et j’ai ri, car Laura Trompette mêle l’émotion à l’humour. Mon admiration pour l’auteure grandissait au fil des pages. Ce roman est d’une virtuosité épatante : j’ai été impressionnée par la sensibilité exceptionnelle qui imprègne chaque tranche de vie, par les messages forts, énoncés avec douceur, qui interpellent sans ordonner, j’ai été remuée après les émotions et j’ai été attendrie par tout ce que nous pouvons faire ensemble. Huit battements d’ailes est un immense coup de cœur pour moi.
un plein d'espoir
Un puzzle à huit pièces pour dénoncer les vicissitudes de la société et pour définir un monde différent
Avril 2020, le jour du confinement, le destin de huit femmes au profil social et professionnel différent vont se croiser et se reconnaître dans leur désir de plus d’égalité et d’humanité.
Loin d’être naïf ou utopique, ce livre laisse un sentiment profond et durable d’espérance.