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Depuis les ouvertures remarquables qui lui furent consacrées par Huizinga et Caillois, la question du jeu rencontre un intérêt discontinu dans les sciences humaines et sociales. Pour tenter d'en renouveler l'approche, cet ouvrage aborde la question du jeu par l'instant où il entre en crise et se dérobe aux joueurs. L'homicide commis à l'occasion d'une pratique ludique constitue une entrées flagrantes de ce " jeu fatal " et, à travers elle, l'observation des logiques de ce que le joueur avait réellement misé.
Mais l'ouvrage développe bien d'autres exemples de jeux ayant entraîné une issue catastrophique pour les joueurs : conflits, déchéances, suicides, destructions catastrophiques du patrimoine. Elles visent également les préventions protégeant les joueurs de telles conséquences. La soudaineté avec laquelle une partie, contre toute règle, éthique et fairplay, donne lieu à son contraire désastreux manifeste la fragilité du cadre dans lequel elle s'inscrit.
Brutal retour au réel : une forme d'excès propre au jeu semble peser a priori sur les conditions de son exercice. Sous l'effet du désastre donc, les joueurs entrent et sortent du jeu. En quoi consiste ce passage imprévisible et pourtant souvent accompli ? L'ouvrage réarticule les engrenages menant à cette fatalité qui résulte parfois de contextes initialement supposés ludiques par les acteurs.
