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Dans l'historiographie de la présence européenne en Afrique, le bilan de la colonisation a été souvent qualifié et rarement quantifié. Le présent ouvrage dont le corpus résulte, pour l'essentiel, de l'exploitation de sources d'archives, notamment les registres budgétaires prévisionnels et les comptes définitifs, tente de combler cette lacune. A l'analyse, il apparaît qu'aussi bien durant la période de la dualité budgétaire qu'avec la fusion des budgets des Territoires d'administration directe et des Pays de protectorat, l'option coloniale en matière de politique budgétaire n'a pas fondamentalement changé, l'objectif majeur étant de tirer des colonies le maximum de profit avec le minimum de frais.
S'agissant du budget colonial du Sénégal, cette vision, portée au XIXe siècle par les partisans de l'expansion coloniale, trouve son application pratique à travers une constante ceux qui donnent le plus reçoivent le moins. Une telle ligne directrice s'est traduite, au quotidien, par une pression fiscale particulièrement forte, avec, comme noyau dur, la capitation et des dépenses faites souvent au détriment de la santé et de l'éducation qui sont pourtant des leviers essentiels dans la recherche d'un développement durable.