Abandonné par ses parents, le narrateur a été élevé par la vieille Augustine dans un hameau de la vallée des Forêts, avant de rejoindre Paris pour ses études. Lorsqu'il survit miraculeusement à la catastrophe qui détruit soudain quasiment tout ce qui vit à la surface de la terre, il n'a de cesse de parvenir à rejoindre ce qu'il reste des Forêts et, espère-t-il, Augustine. Que trouvera-t-il là-bas? Quelle vie pourra-t-il avoir, rare survivant dans un monde post-apocalyptique ?
Pas du tout adepte de la science-fiction et de la dystopie, je me suis plongée dans celle-ci avec l'enthousiasme
suscité par mes précédentes lectures de romans de Sandrine Collette.
Malgré les improbables retrouvailles du narrateur aux Forêts, le récit se développe de manière plutôt crédible et a su balayer mes a priori légèrement réticents à ce genre d'histoire. J'ai certes ressenti une baisse de rythme en milieu de parcours, au cours du huis-clos qui s'installe aux Forêts, pour finalement me laisser à nouveau emporter avec plaisir par les derniers développements dont on se demande longtemps de quoi ils pourront bien être faits.
Si l'intrigue est bien pensée, le style, sans provoquer d'émerveillement particulier, se distingue par son efficacité : le rythme est insufflé par des phrases courtes, voire hachées. La perception de l'incertitude des personnages est renforcée par un questionnement récurrent, reflet des doutes et des peurs qui les traversent. Le ton est délibérément moderne, il restitue sans fard le langage quotidien et confère à l'ensemble vie et réalisme, vivacité et spontanéité.
Alternant grands tableaux épiques et scènes intimistes, l’inépuisable imagination de Sandrine Collette célèbre ici le miracle de la vie, petit îlot de chaleur et de couleur au sein d'une immensité noire et stérile, capable d'une extraordinaire résilience fut-ce au prix, pour certains, de l'impitoyable loi du plus fort.
Et toujours un espoir.
Après son enfance malheureuse et son abandon, Corentin va vivre entre études et fêtes à Paris. Puis arrive l'apocalypse, avec de rares survivants.
La réussite de ce roman tient à son rythme haletant insufflé par des phrases courtes et percutantes, et à l'ambiance oppressante qui en découle; mais le fil conducteur reste l'espoir, comme une lumière au milieu de toute cette noirceur.
Un roman très immersif qui peut plaire également aux lecteurs habituellement allergiques aux dystopies!