Lisa Neverre réalise ce tour de force de nous entraîner dans la profondeur de l'âme humaine, dans sa complexité et sa culpabilité sans jamais nous perdre. Les caractères des personnages – au sens que donnent les Anglo-saxons à ce terme, c'est-à-dire la force du personnage – nous sont livrés progressivement comme une lente descente en enfer. Ce n'est pas l'accident en soi qui rend fort ce roman, ni même l'acte irrémédiable que commet le personnage central, mais sa destruction par l'intérieur. Plus que sa culpabilité – et en quoi l'est-il en réalité ? – , c'est ce que son
acte va détruire en lui et par répercussion causé des dégâts chez ceux qui l'aiment. Coupable, il devient victime. Victime de son malaise, de son mal-être, de ses angoisses, de ce qui le constitue. L'accident est en fait le déclencheur du mal qui l'habite. Tout autre chose l'aurait amené probablement au même résultat. Il est en somme une victime collatérale. Un psy se régalerait de décortiquer le lent processus d'auto-destruction. Peu importe ce qui déclenche l'acte irrémédiable, l'accident de la route n'est que le révélateur d'un plus profond dérangement qui va se répercuter sur son entourage. Le film Memory de Michel Franco, quelque part, me fait penser à cette auto-destruction.
Mortelle randonnée
Lisa Neverre réalise ce tour de force de nous entraîner dans la profondeur de l'âme humaine, dans sa complexité et sa culpabilité sans jamais nous perdre. Les caractères des personnages – au sens que donnent les Anglo-saxons à ce terme, c'est-à-dire la force du personnage – nous sont livrés progressivement comme une lente descente en enfer. Ce n'est pas l'accident en soi qui rend fort ce roman, ni même l'acte irrémédiable que commet le personnage central, mais sa destruction par l'intérieur. Plus que sa culpabilité – et en quoi l'est-il en réalité ? – , c'est ce que son acte va détruire en lui et par répercussion causé des dégâts chez ceux qui l'aiment. Coupable, il devient victime. Victime de son malaise, de son mal-être, de ses angoisses, de ce qui le constitue. L'accident est en fait le déclencheur du mal qui l'habite. Tout autre chose l'aurait amené probablement au même résultat. Il est en somme une victime collatérale. Un psy se régalerait de décortiquer le lent processus d'auto-destruction. Peu importe ce qui déclenche l'acte irrémédiable, l'accident de la route n'est que le révélateur d'un plus profond dérangement qui va se répercuter sur son entourage. Le film Memory de Michel Franco, quelque part, me fait penser à cette auto-destruction.