Il a suffi d’un regard pour que Maud tombe amoureuse. Il est monté aux Fabrègues pour parler à ses parents à qui il a proposé d’embaucher leur fille, dans son usine : les Ateliers Poujol. Elle n’a pas participé à la discussion, elle a observé la scène de loin, mais elle a su qu’elle voulait l’épouser. Le lendemain, elle a appris qu’il s’appelait Samuel. Elle a déclaré à ses parents qu’elle acceptait le poste.
Samuel est le fils de Pierre Poujol, le patron d’une fabrique de sous-vêtements et de pyjamas. Il se croyait laid, mais son physique avantageux lui a été
révélé par son succès auprès des ouvrières qu’il invite, en toute discrétion, dans son bungalow. Ou qu’il n’invite plus. Âgé de vingt-deux ans, il enchaîne les aventures. Son père s’inquiète de son comportement et lui demande d’être prudent : il craint d’être dénoncé aux nazis pour un mot, un regard. Nous sommes en 194… et il consacre ses nuits à sauver des Juifs.
Les Ateliers Poujol sont situés en ville, aussi Maud habite chez sa tante, Rachel. Elle a dix-sept ans. Elle est souvent reçue chez Samuel, quand il n’est pas en compagnie des Allemands. « Sûr qu’il m’a tapé dans l’œil, se disait Maud en attendant l’autocar du volcan. Sûr qu’on s’aime et qu’il sera content, lui aussi, drôlement content… » Elle porte son enfant, à qui elle parle dans le bus qui l’emmène chez ses parents pour accoucher. Elle n’a rien dit à personne.
Alors que l’occupant allemand traque le réseau de résistance, appelé G, les rôles de chacun sont troubles et les destins s’emmêlent. Les traîtres ont des visages d’innocents, les alliés ont des allures d’ennemi, les héros ressemblent à des personnes craintives et isolées et certains personnages naviguent d’un groupe à l’autre. La musique adoucit les mœurs, mais elle réveille aussi des pulsions. Après-guerre, des enfants s’accaparent des souvenirs, d’autres essaient de ne pas oublier. Nous tentons de démêler les fils et lorsque arrive la fin, nous comprenons ce qui restait obscur. La pensée qui m’est venue a été : « Tout s’explique. » J’ai compris pour quelle raison des éléments me perturbaient. Et j’ai aimé cette explication. Des émotions m’ont atteinte de manière rétrospective et se sont ajoutées à celles que j’avais ressenties durant ma lecture. J’ai, souvent, eu l’impression que mes sentiments étaient sur un fil et j’ai aimé cette sensation d’équilibre et de vertige.
J’ai beaucoup aimé D’où vient l’amour.
Vertige et équilibre
Il a suffi d’un regard pour que Maud tombe amoureuse. Il est monté aux Fabrègues pour parler à ses parents à qui il a proposé d’embaucher leur fille, dans son usine : les Ateliers Poujol. Elle n’a pas participé à la discussion, elle a observé la scène de loin, mais elle a su qu’elle voulait l’épouser. Le lendemain, elle a appris qu’il s’appelait Samuel. Elle a déclaré à ses parents qu’elle acceptait le poste.
Samuel est le fils de Pierre Poujol, le patron d’une fabrique de sous-vêtements et de pyjamas. Il se croyait laid, mais son physique avantageux lui a été révélé par son succès auprès des ouvrières qu’il invite, en toute discrétion, dans son bungalow. Ou qu’il n’invite plus. Âgé de vingt-deux ans, il enchaîne les aventures. Son père s’inquiète de son comportement et lui demande d’être prudent : il craint d’être dénoncé aux nazis pour un mot, un regard. Nous sommes en 194… et il consacre ses nuits à sauver des Juifs.
Les Ateliers Poujol sont situés en ville, aussi Maud habite chez sa tante, Rachel. Elle a dix-sept ans. Elle est souvent reçue chez Samuel, quand il n’est pas en compagnie des Allemands. « Sûr qu’il m’a tapé dans l’œil, se disait Maud en attendant l’autocar du volcan. Sûr qu’on s’aime et qu’il sera content, lui aussi, drôlement content… » Elle porte son enfant, à qui elle parle dans le bus qui l’emmène chez ses parents pour accoucher. Elle n’a rien dit à personne.
Alors que l’occupant allemand traque le réseau de résistance, appelé G, les rôles de chacun sont troubles et les destins s’emmêlent. Les traîtres ont des visages d’innocents, les alliés ont des allures d’ennemi, les héros ressemblent à des personnes craintives et isolées et certains personnages naviguent d’un groupe à l’autre. La musique adoucit les mœurs, mais elle réveille aussi des pulsions. Après-guerre, des enfants s’accaparent des souvenirs, d’autres essaient de ne pas oublier. Nous tentons de démêler les fils et lorsque arrive la fin, nous comprenons ce qui restait obscur. La pensée qui m’est venue a été : « Tout s’explique. » J’ai compris pour quelle raison des éléments me perturbaient. Et j’ai aimé cette explication. Des émotions m’ont atteinte de manière rétrospective et se sont ajoutées à celles que j’avais ressenties durant ma lecture. J’ai, souvent, eu l’impression que mes sentiments étaient sur un fil et j’ai aimé cette sensation d’équilibre et de vertige.
J’ai beaucoup aimé D’où vient l’amour.