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En 1900, au carrefour du XIXe et du XXe siècle, l'archipel des colonies françaises en Afrique centrale, le Congo français, est définitivement configuré. L'empire français est en marche aux quatre coins de la planète. Sa gestion pose problème, néanmoins. En Afrique centrale, Paris institue un impôt de capitation qui mettra le feu aux poudres. De l'Atlantique au fleuve Congo en passant par l'Oubangui-Chari, les Bantous se révoltent.
Comme le chef mbochi Obàmbé Mboundjet qui s'écrie : "comment voulez-vous que nous payions un tribut à des étrangers auxquels nous ne devons aucune dette de justice ?" Après l'institution de ce racket, les Français passent, à l'étape suivante, à l'application d'une stratégie de mise en condition des populations par l'exercice d'une terreur de masse, vile expédient au moyen duquel ils aboutissent à l'érection d'une colonisation-esclavage en Afrique centrale.
Survivant d'un de ces massacres, et passeur de relais aux générations futures, Mgr Benoît Gassongo a capté, images furtives d'un nouveau rendez-vous Afrique-Europe raté, dans le cas du Bassin de l'Alima-Nkeni envahi en octobre-décembre 1911, des moments où s'exerça cette terreur de masse reléguée dans le silence du temps et l'oubli, que l'auteur interroge pour exhumer un passé colonial factuellement ignoré des générations actuelles.