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Conquest, septième roman de Nina Allan, renoue avec l'univers de La Fracture, succès de l'automne 2019 (sélectionné pour les prix Femina et Médicis étrangers). Le petit ami de Rachel, Frank, est différent des autres garçons. Rachel aime son innocence, son intelligence hors norme et sa passion dévorante pour la musique de Jean-Sébastien Bach. " Les Variations Goldberg étaient gravées dans sa mémoire comme un plan, comme un code.
Frank se plaisait à penser qu'une partie de son cerveau ne s'activait pleinement que lorsqu'il écoutait du Bach. " En tant que codeur informatique, ce qu'il perçoit d'abord, en chaque chose, ce sont les motifs et les structures. Alors que les théories de Frank basculent peu à peu dans l'irrationnel, Rachel commence à s'inquiéter. Des gens, avec lesquels Frank dialogue sur le Net, partagent ses obsessions et veulent le convaincre " qu'il a un rôle important à jouer ".
Malgré les craintes de Rachel pour sa sécurité, Frank est décidé à aller rencontrer ces personnes, à Paris. Lorsque Frank disparaît, Rachel sollicite l'aide de Robin, une détective qui a quitté la police. Comme Frank, Robin est passionnée par la musique de Bach. Comme Frank, elle semble avoir des relations dans le milieu criminel londonien. Robin et Rachel croient découvrir l'explication des projets de Frank dans un obscur roman de science-fiction des années 1950, La Tour.
Cela ne les aide pas à savoir où il se trouve, mais à mesure que leur enquête progresse elles se demandent si la folle théorie défendue par Frank - ; d'une guerre menée par une puissance venue d'ailleurs - ; n'aurait pas un fond de vérité... Dans Conquest - ; son nouveau roman d'investigation, après le succès de La Fracture - ; Nina Allan met en scène le besoin qu'ont les humains d'établir sans cesse des liens entre les faits, de leur donner des causes, de prévoir leurs conséquences, quitte à sortir de la raison ordinaire.
Conquest
Comment qualifier l'écriture de Nina Allan ? Peut-être comme une fiction parfaite aux allures de traité documentaire parfois, une oscillation des genres, roman de l'anxiété de quelle-est-notre-place-dans-ce-foutu-monde?, où le temps devient cette notion floue dans laquelle nous nous ébattons. Comme une quête de sens perdus, aux repères émoussés. Nous sommes ces héros d'une littérature sans limite. Nina Allan possède ce goût du trouble qui guide ses personnages dans une symphonie hyper-construite, jamais discordante, parce que dans le chaos comme dans les cimetières poussent des fleurs divines.
Captivant, hybride, mécanique diabolique où les questions se succèdent, se stratifient, et les révélations se font régulières, des Oh! et des Ah!, Conquest se joue des codes et nous pousse dans tous nos retranchements.