Une fois n'est pas coutume, le nouveau roman d'Olivier Norek n'est pas un polar mais un roman historique dont le sujet est un événement peu connu de la Seconde Guerre Mondiale, l'invasion de la Finlande par l'Union soviétique.
Il s'intéresse notamment à un jeune paysan, Simo, qui va devenir le sniper le plus dangereux de l'armée finlandaise, à tel point que les soldats russes le surnommeront la « Mort blanche ».
Basé sur une solide documentation, Les guerriers de l'hiver est la nouvelle pépite de l'excellent Olivier Norek.
Nous sommes entourés de formes arborescentes. Qu'un flocon de neige se condense, qu'un cristal d'argent se dépose, qu'un éclair zèbre le ciel, chaque...
Lire la suite
Nous sommes entourés de formes arborescentes. Qu'un flocon de neige se condense, qu'un cristal d'argent se dépose, qu'un éclair zèbre le ciel, chaque fois le miracle se produit : un arbre apparaît. Les plus étonnants d'entre eux sont sans doute les dendrites ou " arbres de pierre ", ces végétations qui gisent au sein de certains minéraux ou qui surgissent au hasard d'expériences de physique.
Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, l'observation de ce phénomène, perçu comme l'indice d'une vie du règne minéral, a captivé des générations entières de savants. Au cours des deux siècles qui ont suivi, les tentatives de formalisation de la notion d'équilibre ont détourné la science de ces formes arborescentes. Bien loin de se conformer aux conditions de l'équilibre - qui reposent, on le sait aujourd'hui, sur l'échange constant de molécules entre ces formes et le milieu environnant -, leur croissance manifeste un déséquilibre : le flux moléculaire ne s'y produit en effet que dans un seul sens. Il a fallu attendre le début des années 1980 et le développement des travaux consacrés aux fractales pour que les dendrites aimantent de nouveau la recherche, à des fins théoriques tout autant que pratiques. Ainsi, l'élimination de ces arborescences qui se révèlent, la plupart du temps, extrêmement nuisibles, est devenu un impératif dans d'importants secteurs de l'industrie.
Il reste que peu d'objets scientifiques ont exercé, par leur beauté, tant de fascination : en ce sens, ce livre est aussi une réflexion sur le sentiment esthétique que suscitent les arbres de pierre.
Physicien, né en 1963, Vincent Fleury est chargé de recherches au CNRS. Il travaille au laboratoire de physique de la matière condensée à l'Ecole polytechnique (Palaiseau, France).