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"Ce livre, dont le titre : Fleurs du Mal,— dit tout, est revêtu [...] d'une beauté sinistre et froide ; il a été fait avec fureur et patience. D'ailleurs, la preuve de sa valeur positive est dans tout le mal qu'on en dit. Le livre met les gens en fureur", écrivait Baudelaire à sa mère, le 9 juillet 1857. En 1861 parait la seconde version du recueil. Les poèmes qui le composent sont le creuset d'"opérations magiques", de correspondances inattendues : les plus charmantes créatures côtoient des monstres abominables, le sublime émane du trivial...
Magnifiant damnés et charognes, le poète-alchimiste confère à la douleur et à la laideur une dimension esthétique, dotant son recueil d'une modernité géniale : "Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or."