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Réalité et légendes du premier chef de police de FranceVidocq n'a pas vécu une vie mais cent !Né en 1775 à Arras, le jeune François-Eugène est d'abord promis à mener l'existence de son père, maître boulanger. Aimant mieux dérober le pécule familial que pétrir la pâte, il commet le premier d'une innombrable série de larcins, menant une vie de débauche et de filouterie. Avant seize ans, son tempérament querelleur, mais aussi l'audace et l'ingéniosité de ses crapuleries font sa réputation dans toute la région.
Cela ne peut durer. En 1794, il est emprisonné. Auparavant, Vidocq aura eu le temps d'être colporteur, marin, contrebandier, officier instructeur, soldat de l'an II, palefrenier, faussaire, hussard, maître d'armes, et sans doute de prendre aux activités des redoutables « chauffeurs du Nord »... Il ne lui reste plus qu'à devenir le forçat et l'évadé récidiviste le plus célèbre de France. Et soudain, le malfrat décide de se ranger ».
Fort de sa connaissance du « milieu », il offre sa collaboration à la police en échange de son amnistie. Le « mouchard » se distingue si bien qu'en 1811 il est nommé chef de la Brigade de sûreté. Génie du crime et génie de l'enquête, Vidocq en fera la meilleure police de France. Les régimes successifs ne s'y tromperont pas qui, sans scrupule, auront recours à ses services - même si, depuis 1827, Vidocq s'est mis à son propre compte, inventant le métier de détective privé.
Menant un travail de contre-enquête, interrogeant les archives et les témoignages d'époque, Bruno Roy-Henry restitue le Vidocq véritable, aventurier visionnaire, miraculé du bagne et premier « flic » de France.