Un roman d’une rare virtuosité, dans lequel l’auteur joue avec nous à la course. Il nous lance dans les pas, les foulées d’Abebe Bikila, coureur éthiopien, au départ du Marathon des JO de Rome, en 1960.
Bikila va remporter le titre Olympique. Tout au long de son effort – deux heures, quinze minutes et seize secondes – il porte cet espoir, et toute l’Éthiopie, et toute l’Afrique sur le dos. Ce marathon est, aussi, une geste politique, plus de vingt ans après la prise d’Addis-Abeba par Mussolini : « Vaincre à Rome, ce serait comme vaincre mille fois » aurait dit Hailé
Sélassié, dernier empereur Éthiopien…
Abebe ici s’y emploie : à triompher. À venger son honneur, rentrer en héros. Sylvain Coher nous enferme, deux heures, quinze minutes et seize secondes – il a calé avec brio le rythme de son livre à celui de la course – dans la tête et les pensées, forcément volatiles, du coureur de fond qui a fait, le premier, entrer l’Afrique noire sous les ors d'Olympie.
Vaincre à Rome
Il y a des personnes comme ça qui sont fascinantes, par leur parcours extraordinaire semé souvent de souffrance et de courage.
Abebe Bikila est ce genre de personnage ; On a du mal à croire qu'il a existé, qu'il a réussi à faire ça et pourtant.
Ce berger éthiopien remporte en 1960 le Marathon des Jeux Olympiques de Rome, Marathon où il a couru...pieds nus et où il a battu en plus le record du monde.
Nous suivons sa course effrénée au milieu de la foule, comme un geste politique fort, un poing levé vital, une claque monumentale, des années après la période de colonisation de l'empire italien en Ethiopie. La cicatrice est encore bien suintante.
Si vous aimez comme moi les histoires de femmes et d'hommes inspirant.e.s, et que comme moi vous voulez vous plonger dans le bain des JO de Paris... alors ce court roman vous plaira beaucoup !
Car Sport et Histoire font souvent bon ménage.