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Voici l'histoire d'un insurgé, et le récit d'une étrange insurrection contre ce qui finit toujours par paraître bien naturel. Un homme de quarante ans a subi l'Histoire, et avec elle le réel, la société, Dieu, la nature (un personnage, Entier, incarne tout cela) comme l'esclave le fouet. Tous ceux qui l'entourent (son ami Marcelin, la femme qu'il aime, Berthie, le petit Néron, et un vieil homme rencontré dans la nuit) portent les mêmes marques.
Il le dit. Et contre ces moments de défaite, il évoque cette « terreur précieuse », ces moments dangereux, cruciaux, où les tyrans ont été, l'espace d'un jour, battus en brèche. De la Guerre de Troie à la Résistance, que de défaites possibles, que de révolutions à rêver, à mimer, à poursuivre et à vouloir encore ! Mais s'il est vrai que « tous les romans sont des romans d'amour », cette histoire est aussi un roman d'amour.
D'un amour exigeant, menacé par l'impossibilité d'accepter le silence plat de l'Histoire. D'un amour qui tient trop compte du Temps pour se consacrer à son propre avenir. Dans notre cher climat tempéré, ce livre peut être considéré comme l'évocation d'un « microclimat » parfaitement hétéroclite et, bien entendu, gênant. Livre qui au lieu de décharger le lecteur, le charge. Un roman historique, en somme.
Sur ce recours à l'Histoire comme un recours en grâce, Daniel Oster s'explique dans sa postface, non moins intelligente et provocante que son roman.