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"L'homme est un animal métaphysique", lance Arthur Schopenhauer, adaptant la définition d'Aristote pour aussitôt exposer que tous ne se comportent pas de la même façon à la perspective de leur mort certaine. Il y a ceux qui se satisfont des fables et contes consolants offerts par les religions, et il y a ceux, taraudés par l'inexplicable mystère de l'existence, qui questionnent incessamment le monde.
C'est cette seconde catégorie d'hommes qui assignent à la philosophie la plus haute et la plus urgente des exigences. Alors, pour Schopenhauer, la philosophie ne saurait être "pour rire" une activité d'universitaires amateurs de spéculations. Il entend pratiquer une philosophie au pied du mur. La question classique des rapports de la philosophie et de la religion, métaphysiques concurrentes qui ne peuvent se rapprocher l'une de l'autre sans se dénaturer et s'affaiblir, trouve chez Schopenhauer (1788-1860) un éclairage inédit.
« Sur le besoin métaphysique de l'humanité » est tiré du du chapitre XXVII des Suppléments au Monde comme volonté et comme représentation. Traduction de l'allemand par Auguste Burdeau, revue, annotée et postfacée par Christophe Salaün.