Conte mythique sans âge ni lieu véritablement identifiable, ce bref récit nous fait découvrir l’histoire tragique de Salina, bébé abandonné par un voyageur et recueilli par une tribu africaine. Heureuse pendant son enfance mais anéantie par un mariage forcé et un amour impossible, Salina connaîtra plusieurs fois l’exil, menant courageusement une existence rude et solitaire, portée par son esprit de vengeance puis par son amour pour son dernier fils.
Même si tous les ingrédients du conte africain sont réunis et nous transportent merveilleusement dans l’ambiance colorée d’un
village, minérale du désert, sanglante des guerres tribales, poétique et onirique du passage qu’est la mort, Salina est avant tout une tragédie antique aux sonorités mythologiques, où l’héroïne, qui voit le bonheur lui être injustement et irrémédiablement arraché, combat vainement les coups du sort, aveuglée par l’amour et la haine.
L’écriture est poétique, portée par un souffle épique, et retranscrit magiquement, au travers du récit du fils de Salina, l’aveugle et violent combat qu’est la vie, jusqu’à son possible apaisement final.
La force d'un conte
Un jeune homme emmène sa mère dans sa dernière demeure. On ne sait rien de lui, mais ce récit n'est pas le sien, c'est celui du destin de Salina - sa mère - qu'il raconte au fil des pages.
C'est un conte d'une beauté cruelle, dans un décor d'Afrique magnifique et sans pitié. Splendeur, misère, tendresse, mort et pardon émaillent la vie de Salina et de ses trois fils, nés de la violence, de la colère et de la rédemption.
Une écriture simple, légère et un récit proche du mythe: ce livre nous rappelle la puissance des mots. Comme un conteur au coin d'un feu de camp, il nous emmène dans un autre univers.