Un texte court, proche de la nouvelle, quasi autobiographique dans son ton et sa sensibilité. Nous suivons Judith pendant quelques mois, durant lesquels elle va découvrir l'amour, le monde, la pensée politique, la philosophie, et bien sûr, qui elle est vraiment.
Ce roman intimiste, servi par une plume sensible et captivante, présente les réflexions d'une jeune femme prise en tenailles entre la fille qu'elle est, et la femme qu'elle devient. Plus que cette première nuit d'amour et la relation qui suit, c'est bien à la naissance progressive d'une femme, avec ses interrogations nouvelles,
mais aussi ses premières grandes certitudes, que nous assistons. Judith prend conscience de son corps en même temps qu'elle découvre le monde et ses réalités. Le parallèle est clair entre l'esprit de liberté qui souffle dans ces années post-68 et celui qui pousse la jeune femme vers un avenir libéré des "chaînes" paternelles. L'émancipation intellectuelle et physique de Judith nous est ainsi présentée sans filtre, sans fard, avec toute la beauté rude de sa sincérité de femme en devenir.
amour, famille, mai 68
Un roman en un seul long chapitre avec la voix de Judith qui nous raconte son histoire d'amour avec Alain et son enfance.
Pas de misérabilisme dans ces pages, juste le constat d'une enfance sous le joug du père, avec une mère absente et une soeur sans ambition.
Avec son entrée à l'Université, Jusdith découvre un monde de luttes pour faire reconnaître ses droits, mais aussi l'indifférence. Intelligente, elle saura toutefois se ménager un emploi du temps qui lui correspond et suivre ses aspirations.
Un roman doux-amer sur l'entrée dans l'âge adulte dont on garde toujours une part d'enfance.
L'image que je retiendrai :
Celle des lectures de Judith, faites au hasard de ses rencontres et de ses envies.