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Odette du Puigaudeau (1894-1991) fut dessinatrice au Collège de France et styliste chez Lanvin. Puis elle participa à des campagnes sur des thoniers bretons et devint journaliste, jusqu'au grand départ de janvier 1934, quand elle se lança avec sa compagne Marion Sénones « pieds nus à travers la Mauritanie ». Ce voyage fut une révélation : Odette consacra dès lors sa vie au Sahara occidental, vie d'aventures au temps des derniers rezzous, puis vie scientifique et littéraire tournée vers le peuple maure.
L'autrice revient ici sur la part de Bretagne chez cette grande aventurière et scientifique, pionnière comme l'ont été Anita Conti, Ella Maillart ou Alexandra David-Néel. Odette était la fille unique d'un couple d'artistes : son père est le peintre postimpressionniste Ferdinand du Puigaudeau et sa mère pratique le dessin. Elle rencontre au manoir familial du Croisic (44) la fine fleur des peintres de l'époque d'après Pont-Aven, mais aussi le poète Hérédia.
Elle est élevée « comme un garçon », au contact de la nature et de la mer. Devenue journaliste, régulièrement elle vient se ressourcer en Bretagne, n'appréciant guère la vie parisienne. Elle écrit des reportages sur la vie des marins, qu'elle partage, et sur les habitants et habitantes des îles bretonnes : Ouessant, Groix, Molène, Sein (dont elle tirera le livre Grandeur des îles en 1945). C'est cette partie bretonne de la vie d'Odette que Monique Vérité développe, à l'appui des entretiens directs qu'elle a eus avec elle, à Rabat au Maroc avant sa mort, et d'une large documentation familiale et inédite.