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Dès sa naissance, le bernard-l'ermite, moins connu sous le nom de pagure, est obligé de protéger son abdomen dépourvu de carapace. Il ne survivrait pas sans recourir à une coquille, qu'il emprunte le plus souvent à un gastéropode défunt. Si ce n'est qu'il doit constamment en changer à mesure qu'il se développe.
Cette curieuse anomalie est le ressort de la capacité lyrique de notre crustacé condamné à la quête d'un chez-soi idéal.
Il inspire d'autant plus la sympathie que nous lui prêtons l'angoisse que nous éprouvons chaque fois qu'il nous faut déménager ou nous laisser enfermer dans la carlingue d'un avion.
Articulé autour de l'Ode à un bernard-l'ermite proprement dite, cet opuscule s'enveloppe de tout un assortiment de textes disparates - poèmes, essais, fables, notices, aphorismes, haïku - qui forment autant de coquilles littéraires à la condition du bernard-l'ermite, métaphore crabesque de la condition humaine.