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On considère généralement que les ouvrages de Pierre Estève occupent une place importante dans l'histoire des théories des beaux-arts au XVIIIe siècle : ils contribuent en effet au développement d'une esthétique « sensualiste » qui, peu à peu. remet en cause l'application du principe de l'imitation en musique. Dans cette perspective, la Nouvelle découverte du principe de l'harmonie, dont nous fournissons ici la première réédition depuis 1752, s'applique à développer une explication physique du phénomène des consonances, qui s'inscrit dans le projet d'une « histoire naturelle » des émotions de l'âme.
Cette tentative mérite d'être connue, pour des raisons internes mais aussi historiques. D'une part, le principe élaboré par Pierre Estève représente la première version d'une théorie qui, jusqu'à présent, était attribuée à Helmholtz : la Nouvelle découverte est ainsi le premier texte qui explique les consonances par la superposition des sons harmoniques. D'autre part, nous établissons dans cette édition que cet ouvrage constitue une source notable de la doctrine définitive de Rousseau en matière de théorie musicale.
En particulier, c'est après la lecture de Pierre Estève que Rousseau entreprend de critiquer l'hypothèse de Diderot, sur la perception des rapports en musique.