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En vacances sur l'île de Lanzarote, Henning décide soudain de s'éloigner de l'asphyxie familiale, d'un amour mêlé d'incompréhension et d'une paternité qui l'écrase : enfourchant son vélo, il entreprend une ascension harassante. Arrivé au sommet de la montagne, il découvre une maison familière, et avec elle le souvenir d'un traumatisme enfantin. Dans cette même maison, à l'âge de six ans, l'absence inexpliquée de ses parents l'a laissé plusieurs jours durant seul responsable de sa soeur encore bébé.
Le roman ressuscite chaque instant de cette expérience d'abandon qui se révèle la clef du mal-être de Henning. Au-delà de l'empathie qui se tisse entre le lecteur et les deux enfants en détresse, Juli Zeh, à son meilleur, se livre à un travail vertigineux d'expérimentation psychique.
Nouvel an
Ile de Lanzarote, premier jour de la nouvelle année,
un homme seul, sur un vélo de location, en pleine ascension d’une cote qui mène au village de Femès
c’est un défi entre l’homme et lui-même, une rage
une rage de commencer l’année comme on entreprend des retrouvailles avec soi
plus les lacets se déroulent, plus les kilomètres défilent
plus nous est racontée l’histoire de cet homme, de son mariage qui bat de l’aile depuis l’arrivée du deuxième enfant, les digressions sur le pourquoi du couple et le comment y remédier,
et puis, vient le moment où tout bascule
Car ce Nouvel An est une expérience, une expérience du passé enfoui,
une expérience où l’histoire se tord et emprunte des chemins que l’on n’envisageait pas
l’écriture de Juli Zeh, de précision en concision ouvre un monde où les lumières du réel se fondent dans les ombres de l’hier
l’écriture de Juli Zeh, de drôlerie caustique en examen minutieux de l’homme, de délicate observation en fusion entre l’onirisme et la réalité, est traversée par les contradictions de notre actualité
happé dès les premières lignes, dès les premiers kilomètres avalés à grand renfort de courage et de persévérance, le roman se fait unique,
passant du beau des paysages de l’ile de Lanzarote à l’obscurité des histoires personnelles.
Il y a chez Juli Zeh cette volonté de nous confronter à nous même, à nos planches de survie et nos issues de secours,
admirablement conçu, un grand roman traversé de toutes nos existences, qui reste dans un coin de la tête longtemps après sa lecture.
Très longtemps.