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Tran To Nga a deux pays : le Vietnam et la France. Ce livre, publié à l'approche du quarantième anniversaire de la fin de la guerre du Vietnam (30 avril 2015), est une plongée particulièrement saisissante dans ce double destin. Écrit avec l'aide de Delphine Saubaber, grand reporter à L'Express, il nous plonge dans une vie de combat et d'utopies. L'auteur y retrace son parcours, qui l'a conduit à connaître la torture et la prison.
Issue d'une famille d'intellectuels, Tran To Nga grandit au temps de l'Indochine française et vit au plus près la lutte pour l'indépendance. Tout en menant de brillantes études à Saigon puis à Hanoï, elle s'engage dès l'adolescence dans les rangs communistes pour « libérer » le Sud-Vietnam de la présence américaine. Des années durant, alors que le conflit fait rage, elle vit dans la jungle, au coeur des camps de maquisards.
Sa vie bascule quand les avions de l'US Army larguent d'énormes quantités de désherbant sur les forêts où elle se terre avec ses compagnons. Ce produit, surnommé « agent orange », a des effets dévastateurs : les arbres meurent, les sols sont pollués, des centaines de milliers de personnes contaminées. Nga, elle-même atteinte par ces nuages toxiques, perd sa première petite fille, décédée d'une terrible maladie.
Comme le mal se transmet et s'aggrave au fil des générations, ses deux autres filles développeront à leur tour de graves pathologies. Aujourd'hui encore, alors que les cas de cancers et de malformations se comptent par centaines de milliers au Vietnam, Nga vient en aide aux victimes oubliées de l'agent orange et poursuit devant la justice française vingt-six sociétés américaines de pétrochimie ayant fabriqué ce désherbant.