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Au coeur de la ville de Liège, un dévoreur sévit et laisse derrière lui de multiples cadavres, pendant que trois amis refont le monde... Boston a son étrangleur, Mons, son dépeceur, et voici que Liège est victime d'un dévoreur. Au pays de Simenon, le bout du siècle vingtième s'étire dans le gris et le fil des jours y apporte son lot de cadavres. Un bouquiniste, un flic et un glandeur poète résistent au spleen ambiant à coups de cour, à coups de gueule et à coups de rouge.
C'est que la librairie «?Au pendu de Georges?», qui réunit les trois amis, est une île idéale pour refaire le monde. Un monde qui en a bien besoin.Un polar parodique, humoristique et amoureusement sexué?!Dans ce polar parodique, humoristique et amoureusement sexué, un bouquiniste, un flic et un glandeur un peu poète se réunissent à la librairie «?Au pendu de Georges?» afin de contrer le spleen ambiant à l'aide de leur imagination.
EXTRAIT- Salut Maigret !- Salut Papa !Georges Simon et Francis Dangé sont contemporains, mais le flic se plaît à donner du « Papa » au bouquiniste, rapport sans doute à sa barbe de patriarche et à ses malles coloniales sous les yeux. Il faut dire que surnommer « Maigret » un péjiste quinquagénaire resté au rang d'inspecteur depuis un quart de siècle est plutôt vache aussi, un truc du genre « couteau dans la plaie » ou « bottin de téléphone sur le crâne ».
Ce qui ne les empêche pas de se retrouver sur quelques marottes communes, comme les Côtes-du-Rhône rouges, l'Histoire liégeoise et la « Simenomanie ». Sans parler des « cochonneries pour vieux gamins », selon l'appellation toute personnelle d'Indépendance, c'est-à-dire les bédés coquines en particulier pour le policier et les curiosa en général pour le libraire.- Tu n'as rien reçu de nouveau ?- Un bout de nappe en papier.
Mais qui risque de te coûter une fortune !- Fais voir quand même !- Tu gagnerais même un salaire de divisionnaire que tu ne pourrais pas te payer ça ! Ou alors on fait un échange: ton original de Tillieux contre ceci.Georges lui tend un portefolio ouvert, solennel comme un prêtre brandissant le lectionnaire.- Nom de Dieu !Au feutre noir, Walthéry a agenouillé sa Natacha tout contre la statue de Maigret, statufié sur son banc près de l'hôtel de ville.
L'hôtesse est nue, bien sûr, et le commissaire fume tranquillement sa pipe, malgré la gâterie qu'elle lui prodigue. Et ce galopin de Walthéry n'a pu s'empêcher de titrer son ouvre « Ceci n'est pas une pipe, sais-tu, valèt! »- Belle pièce, Papa, mais elle ne mérite pas que je lui sacrifie ma planche de Tillieux.- Même pas pour ce vrai trésor ? Tu rigoles, non ?À PROPOS DE L'AUTEURChristian Libens a publié une trentaine de livres, journalistiques comme littéraires.
La fréquentation passionnée du monde de Simenon (auquel il a consacré deux ouvrages) depuis l'adolescence l'a amené à flirter longtemps avec le genre policier et à commettre tantôt un scénario, tantôt une nouvelle ou, en collaboration, un Poulpe (Dupont liégeois). Son goût actuel pour le Commissaire Montalbano et les polars épicés et drôles d'Andrea Camilleri n'est peut-être pas étranger à la naissance de ces Seins des saintes.