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En architecture, les pénétrables désignent les voies d'accès à un bâtiment. Ici, les bâtiments désignés sont des livres. Les noms qui ont signé ces livres habitaient un corps. Un corps vivant, comprimé entre deux dates. Montées en successives scènes d'un cinémathon élémentaire proche de la lanterne magique, ces vies flashées et non exemplaires auraient fonction de lucioles. Manière de considérer les corps et leur existence comme des 'machines à semence'.
Lambeaux de spectres, fantômes vivants, ils occupent une galerie ouverte dont les portes sont sans cesse battantes. Liliane Giraudon dit qu'elle a longtemps rêvé les livres comme de petits stocks de munition. Des outils pour faire reculer le travail de la mort. Ce livre n'est pas un livre d'hommages. Plutôt une sorte de couloir où seraient exposés 25 bustes ciselés, de tailles différentes, 25 bustes d'auteurs parmi ceux dont les textes l'ont aidée à vivre.
Le mot 'bustier' ne se limite pas à désigner cette pièce de l'habillement enserrant étroitement le buste des femmes pour laisser les épaules nues. Il désigne aussi le sculpteur spécialisé dans l'exécution des bustes. Revisitant une ancienne pratique funéraire, Liliane Giraudon a voulu ici se livrer en tant que 'bustière' à un exercice de littérature vivante.