Après tant d'avis positifs un peu partout sur la blogosphère, j'avais un peu peur d'être déçue. Emportée par des lectures imposées, j'ai pu laisser le soufflé retomber et aborder ce livre avec plus de sérénité.
Un côté qui m'a fait penser à De sang froid de Truman Capote : non pas qu'il s'agisse d'un événement réel, mais le lecteur assiste ici, à la reconstitution minutieuse des heures qui ont précédé le massacre et en parallèle, il est le témoin de ce qu'il reste de Libby, seule survivante (dans De sang froid, on assistait en parallèle à la reconstitution du massacre
et à la personnalité des deux tueurs). Je n'irai pas plus loin sur la comparaison dans la mesure où je n'ai pas aimé De sang froid alors que j'ai beaucoup aimé celui-ci !
On alterne entre des chapitres de Libby de nos jours, Ben et Patty, la mère. Grâce à Ben et à Patty, on découvre, presque heure par heure, le déroulement de la dernière journée, avant le massacre. Le lecteur prend conscience de comment les éléments se sont enquillés pour arriver à une telle horreur, mais avec habileté, l’auteur ne se prive pas de l’orienter vers de fausses pistes.
En parallèle, Libby mène son enquête. Un peu contrainte et forcée, au début, n'y ayant qu'un intérêt financier, désabusée, sans honte et sans complexe, complètement paumée, en manque d'argent, elle en devient terriblement attachante, bien que pas charismatique pour deux sous. Petit à petit, malgré ce qu'elle en dit, on la sent de plus en plus attachée à découvrir la vérité. Pour elle, pour savoir exactement ce qui s'est passé par rapport à ce dont elle semble se souvenir. Pour son frère aussi, et la possibilité de le sortir de prison, peut-être…
Je m'attendais à un récit terriblement sombre vu le contexte, l'histoire et le cadre. En fait, pas tant que ça. Le personnage de Libby amène beaucoup de légèreté et de fraîcheur : du fait du récit à la première personne sur les chapitres la concernant, elle est franche, nous révélant ses travers, que ce soit sa cleptomanie, le fait qu'elle ne sache pas tenir une maison ni même trouver (et encore moins garder) un travail, en bref, incapable de s'intégrer dans la société. Mais elle est douée pour la formule qui fait mouche et pour comprendre les paumés comme elle avec qui elle doit discuter. Du coup, nous ne sommes pas dans une analyse chirurgicale d'un massacre. On sent l'émotion que Libby tente de cacher et de refouler, par peur de ne pas survivre à ce qui lui est arrivé.
La condition sociale de la famille Day n'est jamais décrite réellement, mais par petites touches, l'auteur nous fait comprendre à quel point nous sommes proches de la misère la plus totale : des couvertures de l'armée du salut, des habits qui vont de l'aîné Ben à la dernière petite sœur, complètement déformés, les créanciers qui viennent frapper à la porte, les courses qui sont apportées par la tante, les repas du midi qui sont pris gratuitement à la cantine, devant tous les autres enfants. Si les jeunes filles ne se rendent compte de rien, Ben, lui, en prend conscience et, aux prises avec les tourments de l'adolescence, le vit très mal. Ce malaise augmente au fil des pages.
Un livre vraiment bien fichu, bien construit, qui, une fois commencé, ne peut plus être lâché. Les personnages sont justes, les éléments se mettent peu à peu en place et révèlent la vérité terrible.
http://nourrituresentoutgenre.blogspot.fr/2010/06/les-lieux-sombres-gillian-flynn.html
Waouh !!!!!!
Dans une maison isolée, une nuit, une mère de famille et deux de ces filles se font sauvagement assassiner. Seule rescapée, la plus jeune de la famille. Elle accuse son frère d'être l'auteur du carnage.
25 ans plus tard on l'a retrouve, des souvenirs reviennent et par flash-back on revit les quelques jours qui précèdent le massacre jusqu'au dénouement final époustouflant.