Zidrou a longtemps été instituteur. Problème : il rêvait d'une école intelligente, qui aurait appris aux enfants à penser plutôt qu'à bachoter avant l'âge ; une école tournée vers ses élèves, qui aurait pris en compte la réalité de leurs vies, de leurs problèmes. Devant l'impossibilité de la tâche, il a pris ses responsabilités et décidé de devenir scénariste de bande dessinée ! Et les ennuis avec l'administration éducative, il les laisse désormais à son héros le plus populaire, " L'élève Ducobu".
Ce dernier n'e?tant pas be?gueule, il partage volontiers la sensibilite? et l'humour de son cre?ateur avec Boule a` Ze?ro, une petite fille luttant contre la leuce?mie dont elle est victime. Prolifique, Zidrou est également l'auteur des plus réalistes, mais non moins sensibles, "Le Montreur d'histoires", "Tourne-Disque", "Lydie", "Folies Bergères", "Les beaux étés", "Les 3 Fruits" ou encore "Les Promeneurs sous la Lune".
On lui doit aussi, plus récemment, la reprise du classique autant qu'indémodable "Ric Hochet", ainsi que celles de "Chlorophylle" et de "Clifton". Son cerveau humide de Belge résistant vaillamment à la chaleur de l'Andalousie, sa terre d'élection, il trouve encore le temps d'écrire des chansons, des albums jeunesse et des scénarios pour le cinéma! Quel homme!
À l'instar de son comparse, Turk est de ces génies chez qui la valeur n'a point attendu le nombre des années.
À 16 ans, il est engagé au studio de dessin des Éditions Dupuis à Bruxelles. C'est là qu'il rencontrera beaucoup de dessinateurs et entre autres, Bob de Groot. C'est le début de leur fructueuse collaboration, la machine est lancée. À cette époque, la LéonavisionT a la bonne idée de passer le "Robin des Bois" de 1938, avec Errol Flynn. C'est le déclic ! Frappés par la profonde niaiserie de ce film un peu daté, ils décident aussitôt d'en faire une série parodique.
« Robin Dubois » est né. Plus tard, à la demande du journal « Tintin » le duo reprend « Clifton », de Raymond Macherot. En 1975, les deux compères s'attaquent à une autre icône historique : Léonard de Vinci. Cette belle idée permet à Turk d'explorer les voies graphiques qui le taraudent, notamment tout ce qui touche à la représentation de la mécanique, ainsi qu'une rythmique gagesque qui doit beaucoup aux cartoons américains.
Autant de qualités qui font de lui le dessinateur idéal pour illustrer les aventures rocambolesques du Docteur Bonheur (sur un scénario de Clarke), autre « scientifique » d'un genre un peu particulier !