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Santiago le pêcheur
On ne peut que s'incliner devant la force mental de ce vieil homme, heureusement aguerri à la mer, et pourtant pas au bout de sa surprise ce jour-là, de son combat-là. Il faut dire que peut-être après 80 jours de pêche infructueuse, son état d'esprit était tout à la fois pesant de fatalité et ouvert à ce jour de pêche plein de promesse. Et il s'est éloigné loin loin avec sa petite barque.. et quand le poisson (ah oui même de cette taille c'est encore un poisson) a mordu, le grand-père était mentalement prêt. Mais avait-il imaginé que la lutte serait à ce point ? Et malgré
la force du poisson, malgré son endurance, le vieux s'est accroché malgré son âge, la fatigue et les blessures, des heures, des jours et des nuits ; c'est qu'une prise comme celle-là on ne la laisse pas partir sans avoir lutter jusqu'à la mort, le faudrait-il. Durant plusieurs jours, faut-il le croire, le vieux et le poisson on tiré tour à tour sur la corde, cherchant à épuiser l'autre. Le poisson tirait comme un forcené stupide pour casser le fil de pêche alors qu'une manoeuvre simple aurait peut-être suffit à décrocher l'hameçon de sa gueule ; et le vieux sourit et se réjouit de ce qu'il est moins intelligent que lui, ce qui lui donne toutes ses chances de gagner ; et c'est à l'usure qu'il va avoir le poisson, patiemment et stratégiquement. Une bataille splendide et une victoire méritée le gonfle non pas d'orgueil mais d'une grande satisfaction et d'admiration pour le poisson qu'il considère comme un adversaire respectable. Et pourtant, le pire est à venir, quand les requins attirés par l'odeur du sang du dernier coup de harpon final sur l'espadon, vont s'acharner sur la prise du pauvre pêcheur et à la réduire à peau de chagrin quand enfin il réussira à rejoindre son petit port, au bout de son corps, au bout de son âme, au bout de la nuit, seul et où personne ne l'attend.
Il ressort de cette lecture, au premier abord du moins, un grand sentiment d'accablement ; tout ça pour rien ! Mais Hemingway en fait ressortir quelque chose d'immensément plus grand, qu'on ne voit pas toujours dans l'échec, la victoire dans la défaite. Non pas tout cela pour rien, car ce qui est important c'est l'effort et la lutte dans la vie, même si, c'est vrai, ça ne nourrit pas toujours son homme. Et après la déception, le courage qui revient pour recommencer. Un livre saisissant.
Les apprentissages de la nature.
C’est l’histoire d’un vieux pêcheur cubain, Santiago, qui a perdu toute sa veine, et qui n’attrape plus de gros poissons depuis bien longtemps. Un homme pour qui seul le jour et l’instant comptent, détaché des regrets du passé et des angoisses du futur.
La mer est sa moitié, celle qui le nourrit. Il en respecte tous les habitants, et particulièrement cet énorme marlin qu’il vient de ferrer, et avec qui il se lance dans une lutte à mort. Ce combat sera long, laborieux et acharné mais toujours plein d’humilité de la part de l’homme qui s’apprête à prendre la vie de l’incroyable animal.
Ernest Hemingway a le don de raconter beaucoup et de sous-entendre encore plus en très peu de mots. 116 pages pleines de délicatesse pour aborder la résilience, la solitude, la vieillesse, l’acharnement et lien de l’homme à la nature. Un incontournable.