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La notion de libéralisme crée un sentiment trompeur de familiarité : sa présence envahissante dans le débat public brouille le plus souvent sa compréhension. Mais le terme, inventé dans un contexte de luttes politiques, a toujours été chargé d'ambiguïtés. Aussi les recherches réunies ici visent-elles, non à le réduire à une définition dogmatique, mais à en explorer la complexité et les tensions internes.
Pour ce faire, elles adoptent un biais particulièrement éclairant : la façon dont la tradition libérale s'est définie en se confrontant aux exigences de la normativité juridique. Les auteurs, spécialistes de philosophie moderne et contemporaine, montrent que le libéralisme ne se réduit pas à une opposition globale à l'idée de norme au nom du « laisser-faire, laisser-passer ». À travers l'étude de moments particulièrement significatifs de son histoire - Locke, Hume, Montesquieu, Bentham, la critique contre-révolutionnaire du libéralisme, Constant, Tocqueville, les anarcho-capitalistes contemporains -, ils donnent plutôt à voir un certain nombre de déplacements dans l'ordre de la normativité.
Ils éclairent les débats et les argument suscités par une réflexion renouvelée sur le statut de l'individu, sur le fondement du droit de propriété ou sur la fonction du pouvoir. Ces études peuvent constituer une initiation à la connaissance de quelques-unes des principales figures de la tradition libérale. Elles intéresseront aussi les spécialistes : s'appuyant sur les interprétations classiques de cette tradition, discutant et enrichissant ces interprétations, elles visent à en approfondir les enjeux théoriques.