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« Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve », écrivait Hölderlin. Voilà le balancier qui tient en équilibre cette lettre adressée à l'enfant qui sera bientôt baptisée alors même que sa mère vient d'être condamnée par la médecine. Marion Muller-Colard, témoin de la vie funambule dans laquelle cette jeune mère dompte le vertige pour un plus-de-vie inouï, rassemble dans cette lettre tout ce qu'elle apprend de cette traversée sur le fil.
Mais c'est aussi en se mettant au diapason de la vie de l'enfant que le sens de ce baptême, au plus fort de la menace, lui apparaît soudain éclatant de simplicité et de force. « J'enseignais la philosophie lorsque tu es née. Nous avons plaisanté, ta mère et moi, sur les leçons que j'aurais à te donner. Je t'ai pensée élève. Tu es devenue mon maître. » Un texte bouleversant sur l'amitié, l'espérance et la puissance fragile de la vie.