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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de l'écrivain autrichien Lepold von Sacher-Masoch. Classique de l'érotisme et chef-d'oeuvre de l'auteur qui s'est inspiré de sa liaison avec une grande dame de l'empire austro-hongrois pour l'écrire, La Vénus à la fourrure a longtemps été objet de scandale avent de devenir livre culte. Premier grand texte de la littérature occidentale s'attachant à décrire une relation amoureuse sado-masochiste, il s'inscrit dans un vaste cycle de romans autobiographiques, Le Legs de Caïn, traitant de six thèmes: la propriété, l'argent, l'Etat, la guerre, la mort, et enfin l'amour, auquel appartient La Vénus.
Trés théâtral et très élaboré sur le plan esthétique, multipliant les mises en scène et les jeux de rôles et de miroirs, le roman repose sur un effet de mise en abîme. Dans le prologue, le narrateur rêve d'une Vénus éprise de volupté cruelle avant de rendre visite à son ami Séverin chez qui il découvre le portrait d'une Vénus en fourrure. Séverin lui confie alors alors le manuscrit de sa confession où il relate une expérience amoureuse avec une femme dominatrice nommée Wanda von Dunajew.
Un contrat signé avec cette femme l'engage à être son esclave soumis. Le rituel érotique commande que Wanda doit toujours être vêtue d'une fourrure lorsqu'elle le flagelle. La vie et l'oeuvre de Sacher-Masoch sont intiment liées. Une grande partie de ses quelque cent romans et nouvelles ont généralement pour héroïnes des femmes dominatrices, cruelles ou despotiques exhibant leur pouvoir à travers une panoplie de fourrures, de fouets et de bottes.
Le pessimisme profond de son oeuvre donnera naissance au terme de "masochisme" utilisé par Krafft-Ebing et Freud pour qualifier cette forme de sexualité. Après sa mort, l'oeuvre sera occultée par la psychanalyse et tombera dans l'oubli. Considérée comme dégénérée, elle sera condamnée sous l'Allemagne nazie. Il faudra attendre les années '60 pour qu'elle soit remise à l'honneur, grâce notamment à une préface du philosophe Gilles Deleuze accompagnant une réédition de La Vénus à la fourrure.
Le même livre inspirera aussi plus tard le musicien Lou Reed pour l'album The Velvet Underground and Nico, le dessinateur Guido Crepax pour une célèbre Bande dessinée et plus récemment le cinéaste Roman Polanski pour son film éponyme, avec Emmanuelle Seigner dans le rôle de Wanda.